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  1. Page d’accueil
  2. Addiction(s) : recherches et pratiques
  3. Addiction(s) : recherches et pratiques 6
  4. « Notre expérience du covid » par les bénéficiaires de la fondation Le Tremplin

Edito
Martine Lacoste, Catherine Delorme (Fédération Addiction)
La triple crise au Canada et l’avancée plus rapide vers une réforme des politiques sur les drogues
Vanessa Nonat (Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ))
« Sous les radars… »
Jean-Michel Delile (Fédération Addiction)
L’impact de la covid-19 sur les services en dépendance: résultats d’une revue systématique
Rosalie Genois (Université de Sherbrooke), Jonathan Jin, Brian Rush, Rose A. Schmidt, Jürgen Rehm (Institute for Mental Health Policy Research), Daniel Vigo (University of British Columbia)
Stay at home, no party – Rester à la maison, pas de fête
Carlos Paulos (4motion asbl)
Covid-19 : Quelles stratégies mises en place pour maintenir le lien avec les usagers?
Léa Di Biagi (Doctorante), Céline Mahieu (Professeure Centre de recherche interdisciplinaire en Approches sociales de la santé, École de santé publique, Université Libre de Bruxelles)
L’achat de substances psychoactives en ligne en contexte pandémique
Alexis Beaulieu-Thibodeau (Université de Montréal) Nadine Blanchette-Martin (CIUSSS-CN/CISSS-CA), Christina Blier (Association québécoise des centres d’intervention en dépendance), Jacinthe Brisson (Institut national de santé publique du Québec), Jean-Sébastien Fallu (Université de Montréal), Francine Ferland (CIUSSS-CN/CISSS-CA), Jorge Flores-Aranda (Université du Québec à Montréal), Thomas Gottin (Institut national de santé publique du Québec) Mathieu Goyette (Université du Québec à Montréal), Vincent Wagner (Institut universitaire sur les dépendances)
Stop and go
Fred Bladou, Jean-Pierre Couteron (CJC)
Luxembourg. Les travailleurs du sexe, les oubliés de la crise
Tessy Funck (Croix-Rouge luxembourgeoise)
Belgique. maintenir le lien avant tout
Natacha Delmotte (TREMPOLINE), Laurence Przylucki (Le Comptoir de Charleroi), Ingried Lempereur (SESAME), Virginie Kartkemeyer (L'Echange), Magali Crollard (Accueil Drogues (Centre Alfa))
Un premier programme de gestion de la consommation d’alcool avec une population autochtone à Montréal: pourquoi maintenant et quels sont les défis de sa mise en oeuvre?
Jorge Flores-Aranda (École de travail social, Université du Québec à Montréal), Stéphanie Marsan (Centre hospitalier de l’Université de Montréal), Annie Talbot (Centre hospitalier de l’Université de Montréal), Manuela Mbacfou Temgoua (Centre hospitalier de l’Université de Montréal), Dianna Marini (Projets Autochtones du Québec), Rossio Motta-Ochoa (École de travail social, Université du Québec à Montréal)
« Notre expérience du covid » par les bénéficiaires de la fondation Le Tremplin
Cédric Fazan et Nicolas Cloux (Fondation le Tremplin)
Impact de la covid-19 sur les pratiques de consommation et l’utilisation des offres spécialisées par des usagers de drogues à haut-risque
Nadine Berndt, Rita Seixas (l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies), Eva Tayssier (University College London), Alain Origer (Direction de la santé)
Bruxelles : aller hors-les-murs, pour des interventions au plus près des usagers
Éric Husson, Sabri-Ben Abdelhafidh, Moudane Mahdieh, Rémi Deconinck

Addiction(s) : recherches et pratiques 6 - Crises : opportunités et adaptations: « Notre expérience du covid » par les bénéficiaires de la fondation Le Tremplin

décembre 2021

« Notre expérience du covid » par les bénéficiaires de la fondation Le Tremplin

Cédric Fazan et Nicolas Cloux (Fondation le Tremplin)

La Fondation le Tremplin à Fribourg (Suisse) est active depuis 1982 dans le domaine de l’aide aux personnes en situation d’addiction et/ou en grande précarité sociale. Elle dispose de 5 secteurs d’activités : un service social spécialisé, un centre de jour à bas seuil d’accessibilité, un atelier de production à seuil adapté, un centre résidentiel thérapeutique et un centre de compétences en santé sexuelle.

Afin de comprendre comment nos bénéficiaires ont traversé cette période (mars 2020 à l’automne 2021), nous avons interrogé 11 personnes qui fréquentent au moins l’un de nos secteurs, en leur posant 7 questions générales autour de ce thème. Leurs réponses ont été condensées afin que l’on puisse en saisir la teneur globale. Cet article n’est en aucun cas une étude scientifique, mais il est une prise de température qui donne quelques informations sur la façon dont nos bénéficiaires ont traversé cette période si particulière.

ARP : Globalement, comment avez-vous vécu cette période ?

Bénéficiaires de la Fondation le Tremplin.
On distingue trois types de ressentis : il a bien entendu les personnes qui ont mal vécu cette période, notamment en raison de la fermeture momentanée des structures du Tremplin au printemps 2020 lors du semi-confinement imposé en Suisse. Le contact avec les amis, les collègues (aux ateliers) ont été coupés. Plusieurs personnes ont été en souci pour leur famille en raison du covid. Le flux d’informations « anxiogènes » a également joué un rôle. Une personne interrogée a signalé avoir pensé à celles et ceux qui ont perdu leur vie, leur emploi, ou leur entreprise. Une personne a signalé avoir perdu son apprentissage lors de l’apparition du covid. Ainsi, la pandémie a été, pour elle, un élément supplémentaire dans la détérioration de sa situation. Une autre personne dit avoir mal vécu la répression à l’égard des personnes qui ne respectaient pas les distanciations sociales (Suisse : amendes d’ordre). Enfin, plusieurs personnes évoquent l’augmentation de leur sentiment de solitude au cours de cette période. En ce sens, nos bénéficiaires ont traversé cette période comme une grande partie de la population générale.

En revanche, une personne interrogée estime avoir plutôt bien vécu cette période. S’estimant peu sociable, elle remarque : « …ça m’a plutôt aidé par rapport à ça. Je n’ai plus besoin de faire des bisous ou de serrer des mains. ». Une personne a profité de se concentrer sur les côtés divertissants de la vie comme se balader ou sortir son chien. Enfin, plusieurs bénéficiaires de nos secteurs ont beaucoup apprécié les prestations mises en place par le Tremplin lors du semi-confinement : livraisons de repas et de matériel de consommation à domicile, contacts téléphoniques, etc. Ces prestations visant à « aller vers » ont été vécues comme réconfortantes.

Enfin, d’autres personnes estiment qu’elles ont vécu normalement et que cette situation (pandémie, fermetures, restrictions, etc.) ne les a pas vraiment impactées.

ARP : Que pensez-vous du vaccin ?

Bénéficiaires de la Fondation le Tremplin.
Sur les 11 personnes interrogées, 7 se déclarent favorables au vaccin et 4 ne sont pas convaincues. Les personnes étant ouvertes à la vaccination disent l’avoir fait pour se protéger ainsi que pour protéger leur entourage proche. Leur confiance dans le monde médical et les instances politiques est également invoquée. L’une d’entre elles reconnaît que les encouragements d’un intervenant du Tremplin ainsi que des problèmes pulmonaires l’ont incitée à se faire vacciner. Parmi les personnes qui craignent le vaccin, on retrouve des arguments régulièrement invoqués : le manque de confiance envers les messages délivrés par le gouvernement, les doutes envers son efficacité ainsi que des craintes envers des éventuels effets à long terme. Un des bénéficiaires estime que le fait de ne pas avoir de « pass » sanitaire ne l’impacte pas. Aussi, il ne voit pas l’utilité de se faire vacciner. Une autre personne fait le lien entre ses injections (de drogues) passées qui étaient un choix personnel et le fait que l’on soit obligé de se faire vacciner. Selon elle, cette obligation de la vaccination, le fait qu’elle vit cette injonction comme une forme de chantage (pour avoir accès à divers lieux ou prestations, il faut être vacciné), et le manque de confiance dans les messages des autorités la rendent très méfiante. Puis elle conclut ainsi : « … nous saurons un jour toute la vérité sur ces vaccins ».

ARP : Cette crise a-t-elle eu des effets positifs pour vous ?

Bénéficiaires de la Fondation le Tremplin.
Plusieurs personnes interrogées identifient des côtés plutôt positifs à cette crise. Un interviewé estime qu’étant dépressif, il appréciait de ne plus être obligé de sortir. Les livraisons à domicile (repas, papiers administratifs, échange de matériel de consommation, etc.) dont il a bénéficié, lui ont, par ailleurs, facilité la vie. Deux personnes relèvent que la nature a pu profiter de cette baisse de l’activité humaine et que cela lui a fait du bien. Une personne interrogée remarque qu’elle a pu prendre du temps pour elle et qu’elle a constaté un rapprochement et un soutien mutuel avec son entourage. Une autre remarque qu’elle a moins bu d’alcool en raison de la fermeture des bars, car elle boit peu à la maison. Un bénéficiaire estime que cela lui a permis de faire un tri parmi ses amis. Pendant cette période, un noyau dur s’est formé entre lui et ses amis les plus proches. Enfin, une personne déclare qu’elle peut enfin faire savoir aux autres ce que la solitude veut vraiment dire. Elle estime que maintenant qu’elle ne se sent plus seule dans cette situation.

ARP : Cette période a-t-elle modifié votre rapport au monde et aux autres ?

Bénéficiaires de la Fondation le Tremplin.
Comme nous l’avons soulevé précédemment, plusieurs personnes expriment à leur manière que le fait d’avoir été privé de certaines relations ou que celles-ci aient été mise en danger, les a rapprochées de leur entourage. Un bénéficiaire des ateliers exprime que ce qui lui a le plus manqué est le simple fait de discuter avec ses collègues. Cette fermeture lui a montré à quel point la relations avec ses collègues était importante. Une autre personne note que durant cette période elle s’est rapprochée de sa mère et de sa soeur et que cette dernière lui a proposé de l’aider dans ses démarches administratives. En parlant des contacts avec ses proches, une personne dit ceci : « Avant c’était une routine, j’avais l’impression qu’on se voyait pour se voir, mais là, on a une période un peu floue devant nous, donc on apprécie plus ces moment-là ». Une autre encore dit se renseigner davantage sur ce qui se passe dans le monde « dans la bienveillance de savoir comment les autres pays s’en sortent ».
Quelques-uns, en revanche, n’ont pas remarqué de changements particuliers dans leur rapport à autrui. Cela vient généralement du fait que les relations avec leur proches, et en particulier leur famille, sont définitivement rompues. Au contraire, un autre, estime que les restrictions liées au covid ont augmenté son impression de se sentir piégé. Aussi, dans ce contexte, il se sent encore davantage dépendant des autres. Selon lui, le covid a achevé de « l’éteindre ». Enfin, une peræn elle : « On ne voit plus les émotions sur le visage ». Ce manque de visibilité des émotions ajouté à la suppression de la poignée de main et de se faire la bise a engendré beaucoup de distance entre les personnes, ce qu’elle vit mal.

ARP : Comment voyez-vous l’avenir ?

Bénéficiaires de la Fondation le Tremplin.
Sur les 11 personnes interrogées, 4 voient un avenir plutôt positif. L’une d’entre elles : « essaie de voir le positif ». Elle espère que, grâce à la vaccination, on puisse enfin en finir avec cette pandémie. Elle craint néanmoins : « Que ce ne soit qu’un début et que d’autres épidémie de ce genre arrivent ». Deux autres personnes imaginent que ce sera compliqué ces prochaines années mais que nous entrerons ensuite dans une nouvelle ère qui sera meilleure. Une dernière personne remarque : « Je suis en pleine ascendance » en faisant référence à des événements qu’elle juge positifs qui lui sont arrivés pendant cette période.

2 personnes ont un avis plutôt mitigé quant à l’avenir empreint de grandes incertitudes. Les 5 personnes restantes prévoient un avenir difficile et sombre. L’une d’entre elles exprime son souci quant à ses enfants et petits-enfants. Une autre va jusqu’à déconseiller à son fils d’avoir des enfants, car : « …je ne vois rien de réjouissant, ça mute tout le temps, on ne va pas vers les beaux jours ». Comme beaucoup de personnes dans la population générale, elles ont des doutes sur l’avenir et n’arrivent pas à estimer de quoi il sera fait.

Remarques générales

Il s’agit là d’un échantillon de 11 personnes sur les 200 qui fréquentent régulièrement au moins l’un de nos secteurs d’activités (chaque année, environ 550 personnes viennent au Tremplin au moins une fois). Ce petit sondage nous apprend déjà que la période que nous venons de traverser n’est pas systématiquement vécue comme sombre et déprimante. Comme pour tout un chacun, les ressentis ont fortement varié en fonction de la situation des personnes sur les plans sociaux, psychologiques et financiers ainsi qu’en fonction de leur consommation. Alors qu’une majorité importante des personnes qui viennent au Tremplin vivent dans la grande précarité, on aurait pu supposer qu’elles portent un regard plus pessimiste sur cette période de pandémie. Or, nous constatons que la « quarantaine sociale » dans laquelle sont plongés bon nombre de nos bénéficiaires depuis de nombreuses années a, en quelque sorte, atténué les effets des restrictions mises en place. Par ailleurs, nous supposons que leur marginalisation les a « protégé », en partie du moins, du virus. En effet, à notre connaissance, très peu de bénéficiaires de nos secteurs ont été contaminés, et nous n’avons constaté chez elles aucun problème de santé particulier en lien avec le covid.

En ce qui concerne les produits illégaux, contrairement à nos prévisions, ils n’ont généralement pas été difficiles à se procurer, mais c’est leur qualité qui a été critiquée. On peut en déduire que si l’approvisionnent a sans doute été assuré, c’est peut-être sa régularité qui a subi des variations. Néanmoins, il est probable que ces différents constats doivent très varier d’un pays, voire d’une région à l’autre.

6_7_Notre-experience-du-COVID-par-les-beneficiaires-de-la-Fondation-le-Tremplin_Fazan_Cloux_Addictions_2021.pdf
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