février 2011
Chère lectrices, cher lecteurs,
La vie nocturne a connu un fort développement ces dernières décennies, en lien avec la société du loisir et du divertissement à grande échelle. Ce développement est à la fois une fierté pour les villes qui abritent ces offres de loisir, mais également source d’inquiétudes, car la vie nocturne rime aussi souvent avec excès, déprédations et risques pour la santé.
Au mois de juin 2010, s’est tenu à Zurich la 6e Club Health Conference, le congrès international sur la vie nocturne et ses défis en matière de consommations et de santé. Cette conférence de trois jours, organisée par Infodrog, le Streetwork Zurich et l’OFSP a donné lieu à d’intenses échanges entre plus de 250 experts venus du monde entier pour partager leurs expériences et leurs recommandations.
En Suisse, les approches ne sont pas les mêmes suivant les villes où l’on se trouve. Alors qu’à Zurich, un programme coordonné de réduction des risques comprenant du testing de drogue, du conseil et de l’orientation ainsi qu’une coordination des différents acteurs a fait ses preuves, aucun dispositif similaire n’est disponible pour l’heure à Lausanne, pourtant reconnue comme un haut lieu de la vie nocturne en Suisse romande.
De fait, les réponses données par les autorités politiques consistent le plus souvent à édicter de mesures structurelles, comme par exemple la discussion autour de l’interdiction de consommer de l’alcool dans l’espace public après une certaine heure. Le risque de telles mesures est pourtant de repousser les consommateurs dans des lieux où le contrôle social est totalement inexistant, et, partant, les risques plus importants.
La voie à suivre est sans aucun doute dans un dosage étudié de mesures structurelles et de mesures de réduction des risques, qui elles sont encore à leurs balbutiements de ce côté-ci de la Sarine.
C’est pour cette raison notamment que « dépendances » a voulu se faire l’écho d’expériences menées ailleurs, tout en donnant la parole aux acteurs du terrain en Romandie. Nous remercions Infodrog pour la mise à disposition des articles parus dans le numéro spécial de SuchtMagazin dédié au Club Health et espérons que cette édition donnera une nouvelle impulsion à toutes celles et ceux qui s’emploient à faire en sorte que la fête finisse bien.
Corine Kibora (Addiction Info Suisse)