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  4. Soutien à la parentalité : une étude d’implantation du programme Strenghtening Families Program en France

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Pierre-André Michaud ; Drs. Anne-Emmanuelle Ambresin et Joan-Carles Suris (Unité multidisciplinaire de santé des adolescents, CHUV)
Attachement, addictions quels liens ?
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Les jeux vidéo : un fossé intergénérationnel infranchissable ?
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Soutien à la parentalité : une étude d’implantation du programme Strenghtening Families Program en France
Dr Corinne Roehrig (Médecin de santé publique, Thérapeute familiale systémicienne)
Atteindre des parents en passant par d’autres parents – « Homeparty »
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Programme PEaS (Peer Eltern an Schule) de Berlin : quand des parents soutiennent d’autres parents
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Dépendances 50 - Famille et addictions: Soutien à la parentalité : une étude d’implantation du programme Strenghtening Families Program en France

octobre 2013

Soutien à la parentalité : une étude d’implantation du programme Strenghtening Families Program en France

Dr Corinne Roehrig (Médecin de santé publique, Thérapeute familiale systémicienne)

Les projets « evidence based » suscitent souvent la méfiance, tant il peut paraître impossible de transposer un programme dans un contexte différent. Or le Strenghtening Families Program a pu être implanté avec succès dans de nombreux pays culturellement très éloignés. Exemple récent qui peut nous inspirer : la France. (réd.)

Le soutien à la parentalité gagne en importance dans les préoccupations des tutelles sociales et de santé, comme des professionnels en lien avec la famille. Divers types de programmes, de l’information à la répression, sont mis en place de par le monde, faisant état de représentations et de définitions de la parentalité encore trop disparates. Aujourd’hui cependant, il semble que les programmes de type éducatif, qui promeuvent une parentalité « éclairée », en renforçant les aptitudes de parents considérés d’emblée comme compétents ou a minima capables, ont la faveur des études évaluatives 1.

L’étude d’implantation d’un de ces programmes, Strengthening Families Program (SFP), a été confiée par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) français au Comité Départemental d’Education pour la Santé des Alpes Maritimes (CODES 06, www.codes06.org). Comme l’efficacité de SFP ayant fait l’objet de multiples études évaluatives internationales 2, l’objectif de cette étude d’implantation était de valider le principe que ce type de programme, largement diffusé au plan international, puisse trouver sa place aussi en France, et d’en écrire les conditions d’implantation, détaillées ci-dessous :

SFP : un exemple de «Based evidence program »

SFP est littéralement un « programme de renforcement des familles » d’origine nord-américaine. Il a été élaboré par Karol Kumpfer, professeure de psychologie au département éducation et promotion de la santé de l’Université de l’UTAH. A partir de recherches sur la prévention dans les familles de toxicomanes, elle a montré que les trois facteurs familiaux les plus protecteurs de la consommation de drogues chez les jeunes sont 3: les relations et les liens affectifs parents-enfants, la supervision des parents et la transmission de valeurs, de normes et d’attentes de la part de la famille.

Les théories scientifiques, bases de la réflexion comme de la construction de SFP sont principalement le modèle écologique du développement de Bronfenbrenner, utilisé par Michel Delage 4 pour illustrer les chemins de la résilience familiale, et les travaux d’Albert Bandura 5 sur l’apprentissage social et le sentiment d’auto-efficacité.

Le soutien à la parentalité s’y inscrit d’emblée dans un souci conjoint du parent et de l’enfant, et les compétences parentales sont considérées comme les piliers de la bientraitance familiale 6. Comme les compétences psychosociales définies par l’OMS, elles sont une capacité à faire face à des situations et à les utiliser pour réaliser une action et atteindre un objectif, d’après des standards généralement acceptés, avec efficience, efficacité, au bon moment et de façon appropriée.

Depuis plus de vingt ans, SFP a été adapté aussi bien à des populations à risque qu’à une population générale et, implanté dans de nombreux milieux. Il a été acclimaté à de nombreuses cultures ; depuis sa première implantation internationale faite en Australie en 1996, et diffusé dans 22 pays au monde (Canada, Pérou, Thaïlande, Norvège, Italie,…).

Déroulement de SFP : des séquences structures pour les parents et les enfants

Une des forces de SFP est de s’adresser à la fois aux parents et aux enfants, et de mobiliser largement l’environnement des familles, indispensable, comme nous avons pu le vérifier lors l’adhésion au programme.

La version testée en France a été celle dédiée aux familles avec enfants de 6 à 11 ans 7, dans le cadre de la prévention universelle.

Elle comporte 14 sessions de 2 heures, au rythme d’une session par semaine. Les sessions regroupent entre 8 et 10 familles.

Pendant la première heure, les groupes « parents » et « enfants » sont séparés ; chaque groupe est animé par deux intervenants.

Dans le groupe parents, les objectifs sont d’améliorer les connaissances des parents en termes d’éducation, d’accroître leur sentiment d’efficacité parentale et leur estime de soi. On s’attache à augmenter l’attention positive portée aux enfants, à valoriser la pratique des encouragements relationnels, à renforcer l’impact des demandes faites à l’enfant, à améliorer l’efficacité de la discipline, à réduire le stress parental.

Chez les enfants, on développe les compétences psychosociales : communication, capacité à dire non, gestion des émotions, stratégie de résolution de problèmes.

Pendant la deuxième heure, parents et enfants sont réunis pour mettre en pratique ensemble les thèmes envisagés séparément. Les objectifs de la session familles sont principalement d’améliorer la communication, les liens et la cohésion au sein de la famille.

Toujours incitatifs et participatifs, les ateliers se déroulent selon les mêmes modalités : explications et questionnements, jeux de rôle. Entre deux ateliers, on propose aux familles de répéter certaines activités à la maison. L’inscription au programme se fait sur la base du volontariat. Les intervenants des deux groupes ont reçu préalablement une formation théorique et pratique.

Très pragmatique dans toutes ses dimensions, SFP prévoit de faciliter le maintien des familles dans le programme ; elles sont accueillies avec un goûter pris en commun, et un système de garde des enfants plus jeunes leur est offert sur place.

Essentiel : un partenaire étroit avec un porteur de projet local

Accompagner des familles à s’inscrire à SFP implique la volonté politique de ceux qui s’y engagent, et aussi un investissement en temps, en personnel, en matériel.

L’implantation a été réalisée à Mouans-Sartoux, commune de 10.300 habitants, située dans les Alpes Maritimes entre Cannes et Grasse. La ville est engagée dans un projet éducatif local, et elle a adhéré au réseau « Ville amie des enfants » lancé par UNICEF France et l’Association des Maires de France (AMF) en 2002. Son objectif est de « servir la cause des enfants à travers un réseau de villes dynamiques engagées à promouvoir des actions pour améliorer leur vie quotidienne, à développer la participation et l’écoute des enfants et des jeunes et à développer un esprit de solidarité internationale ». Le programme SFP est considéré par l’adjoint à l’éducation « comme un outil qui peut permettre à la ville de mettre en œuvre une partie de son plan éducatif local ». Il correspond aux principes d’action de la ville : « associer, faire travailler ensemble… ». La collaboration Ville-CODES a donné lieu à un accord de partenariat écrit.

L’attention et la coopération de la ville à toutes les étapes ont abouti à l’inscription de 13 familles9 mouansoises au programme SFP. Ville et CODES ont, d’un commun accord, accepté plus de familles que prévues, craignant une déperdition des familles annoncée jusqu’à 60% en « primo-implantation ».

Des adaptations à la culture française

Réalisées en lien avec la municipalité, au décours de la formation ou après les animations devant les familles, les adaptations ont été, au final, peu nombreuses sur le contenu du programme :

  • adaptations de vocabulaire et d’exemples de situations,
  • renoncement aux « gratifications » pour faire venir et maintenir les familles,
  • modification substantielle de la séquence 8, ayant trait à la prévention des conduites addictives, jugée trop inquisitrice.

Les modifications les plus importantes concernent l’appareil évaluatif de SFP, avec par exemple :

  • suppression des questions sur l’ethnie, les condamnations,
  • passation des questionnaires en ligne.

Leur évolution se poursuit.

Les étapes de l’implantation : expliquer, rassurer pour convaincre

Au final, 12 des 13 familles ont suivi les 14 sessions du programme. Cette réussite est l’aboutissement d’un processus patient, progressif, qui informe et rassure chaque acteur sur sa place, son rôle. A l’égal de SFP qui prend en compte, avant tout, les compétences des parents et vise à les développer, la mise en place s’appuie aussi sur les potentialités des acteurs de terrain à être des relais efficaces. Meilleurs sont leur degré d’information et leur réassurance quant aux effets du programme sur les familles qu’ils connaissent, plus facile sera leur motivation à promouvoir SFP auprès d’elles.

Chaque phase du processus a été animée par la coordinatrice du CODES 06, en lien avec un coordinateur local choisi par la municipalité.

Les étapes d’implantation sont reprises ci-dessous : un évasement initial de l’information vers le plus grand nombre d’acteurs permet d‘identifier les partenaires locaux les plus motivés, relais « experts », et, in fine, les familles.

  1. L’information la plus large possible dans la commune a porté sur les origines du programme, ses objectifs et ses modalités de mise en application. Assurées par la coordinatrice du CODES, ces conférences ont concerné :

    • Le personnel municipal, les personnels sociaux, éducatifs, sportifs, médicaux et paramédicaux,

    • Le personnel et les bénévoles associatifs : associations de loisirs, culture, sports, santé, parents d’élèves, cultes,

    • Le personnel des écoles primaires.

  2. Identification de « relais de proximité » pour la sensibilisation des familles
    Plusieurs acteurs locaux, par intérêt personnel ou professionnel, ont rapidement montré leur souhait de s’impliquer davantage. Identifiés lors des conférences ou par le coordinateur local, ils ont constitué un groupe de « relais de proximité », dont le rôle était de répondre finement aux questions des parents sur SFP, et de leur proposer l’inscription au programme.

  3. Identification des animateurs du programme
    Parmi ces relais locaux ont émergé les candidatures à l’animation du programme SFP devant les familles. Leur recrutement a été facilité par le coordinateur local en lien avec la coordinatrice CODES.

  4. Information aux familles
    La plus concrète possible, axée sur les bénéfices du programme pour les parents, très diversifiée :

    • communication tout public (presse locale, site Internet municipal et autres, affichettes,…, flyers d’information dans les carnets scolaires),

    • communication ciblée par les relais de proximité auprès des parents qu’ils connaissent,

    • conférence dédiée aux familles réalisée un mois après le début de la communication aux professionnels.

  5. Formation des animateurs et relais de proximité à l’animation de SFP
    4 animateurs principaux plus 2 animateurs « remplaçants » ont été formés par la coordinatrice CODES, elle-même formée par l’équipe de Karol Kumpfer.

    On a associé à la formation 8 personnes « relais de proximité » pour constituer un groupe conséquent « d’experts » sur le programme. Le groupe constitue aussi un vivier de formateurs pour les prochaines sessions SFP.

  6. Identification et inscription des familles volontaires en deux temps :

    • 5 via la conférence de présentation dédiée aux familles : probablement les plus faciles à convaincre,

    • 8 par l’intermédiaire de tous les relais locaux.

    Les inscriptions ont été finalisées par le coordinateur local.

  7. Déroulé du programme
    Les sessions ont eu lieu les mardis soirs, dans un lieu agréable, non scolaire, de 17h30 à 19h30, précédées du goûter à partir de 17h. Tous les professionnels ayant orienté des familles les ont accompagnées au « goûter » de la première séance pour leur présenter les animateurs, offrir le cadre le plus accueillant et rassurant possible.

    La coordinatrice CODES a assuré la supervision de l’équipe d’animateurs.

  8. Suivi, évaluation continue
    Des questionnaires de fidélité au programme ont été remplis par les animateurs.

    La permanence « inattendue » de 12 familles sur 13 a conduit l’équipe du CODES à pratiquer une évaluation d’efficacité, non prévue initialement, et corroborée par l’équipe américaine. Cette évaluation a montré des scores tout à fait satisfaisants.

Ferment de la réussite : l’adhésion à cette philosophie d’une parentalité positive que l’on pourrait susciter, découvrir, encourager, promouvoir

Au-delà des données concrètes décrites ci-dessus, la réussite de l’implantation de SFP réside à coup sûr dans l’orientation du programme et ses modalités d’application. SFP est un programme éducatif qui se déroule dans un cadre de bienveillance et de bientraitance à l’égard des parents. Inscrit dans le cadre de la promotion de la santé mentale, il accompagne les parents sans les juger.

Il a pour but la valorisation des compétences parentales et part du postulat que ces compétences existent, que le programme va les révéler et/ou les renforcer. Dans la lignée des psychologies humanistes, il regarde, toujours, du côté des « possibles » et de la résilience.

La valence éducative de SFP lui permet d’être complémentaire à un éventuel soutien psychothérapeutique individuel, de couple ou de famille, s’il s’avère nécessaire.

Perspective : autonomisation des communes et diffusion

La réussite de cette première implantation de SFP a montré son acceptabilité et sa faisabilité sur un territoire français, et donné les premières clés de sa réussite. Il reste encore bien du chemin à parcourir. Mouans Sartoux, déjà engagée dans une deuxième session SFP, nous aidera à répondre à la question des moyens logistiques et financiers nécessaires à une commune pour la réalisation régulière de sessions SFP, en toute autonomie. L’INPES, via le CODES 06, a décidé de poursuivre l’étude vers des territoires et des publics moins favorisés. Gageons que l’orientation vers une parentalité « positive et bientraitante » et le souci primordial de la bienveillance envers des familles regardées sous l’angle de leurs compétences pourront, en banalisant le soutien à la parentalité, faciliter l’adhésion des plus fragiles.

www.codes06.org

50_4_Soutien-a-la-parentalite-une-etude-d-implantation-du-programme-strenghtening-familes-program-en-France_Roehrig_Dependances2014.pdf
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  1. Lamboy Béatrice, « Soutenir la parentalité : pourquoi et comment ? » Différentes approches pour un même concept, Devenir, 2009/1 Vol. 21, p. 31-60. DOI : 10.3917/dev.091.0031[↑]
  2. UNODOC. Guide d’application des programmes d’acquisition de compétences familiales pour la prévention de l’usage de drogue. United Nation Publication. V08-57377-March 2009[↑]
  3. Kumpfer L.K., Whiteside O.H, Greene J A; Allen C K. Effectiveness outcomes of four age versions of the Strengthening Families Program in statewide field sites. Group Dynamics : Theory, Research, and Practice, Vol 14(3), Sep 2010, 211-229[↑]
  4. Delage M. La résilience familiale. Odile Jacob, février 2008[↑]
  5. Pourtois J-P., Demonty B. Nouveaux contextes sociaux et croyances d’efficacité. Hors-série. Savoirs,[↑]
  6. Masson O. « Les compétences parentales ne sont déterminées ni par les liens biologiques ni par le sexe ». IVème Congrès Mondial de Psychothérapie, Buenos Aires, Août 2005[↑]
  7. Comme le relève Mme Roselyne Righetti : « Il n’y a pas de meilleure prévention que le lien, c’est fondamental. Il y a bien sûr la pauvreté matérielle mais surtout spirituelle. Il est important pour tout un chacun d’avoir du poids pour quelqu’un, pas seulement d’être un poids pour la société ». / 9 19 adultes (6 couples et 7 mamans) et 16 enfants[↑]

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