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  2. Dépendances
  3. Dépendances 11
  4. Des espaces non mixtes en institution

Des femmes au genre: que penser de la différence des sexes?
Patricia Roux (Université de Lausanne)
Des espaces non mixtes en institution
Violaine Bernard (ARGOS/CRMT)
L’approche spécifique hommes dans le domaine de la dépendance
Herbert Müller (Casa Fidelio) ; Traduction: Claire Roelli (COSTE)
Les besoins spécifiques des femmes dans le domaine des toxicodépendances
Marie-Louise Ernst (OFSP)
Un réseau d’accompagnement des mères toxicomanes et de leurs enfants
Anne Dentan (Rel’ier) ; Caroline Alvarez (Service de protection de la jeunesse) ; Brigitte Nicod
Dépendances aux drogues illégales et prostitution
Valérie Dupertuis (Fleur de pavé) ; Geneviève Ziegler (Fleur de pavé)
Alcool et toxicomanies: faut-il une approche spécifique selon le sexe?
Anne-Catherine Menétrey (psychologue)

Dépendances 11 - Pour une prise en compte des rapports hommes-femmes: Des espaces non mixtes en institution

septembre 2000

Des espaces non mixtes en institution

Violaine Bernard (ARGOS/CRMT)

Dans une institution mixte s’occupant de personnes dépendantes, les vécus des résidentes influencent leurs rapports, en particulier dans les relations hommes-femmes. Si on y porte pas une attention particulière, les femmes peuvent avoir des difficultés à sortir des schémas établis. Quelques réflexions sur l’expérience du Centre Résidentiel à Moyen Terme pour Adultes Toxicodépendant·e·s, CRMT (réd.).

Depuis la création du CRMT, Centre Résidentiel à Moyen Terme pour Adultes Toxicodépendant·e·s, la mixité a toujours obligé l’équipe éducative à s’interroger en termes de prévention sur les relations «hommes-femmes» au sein du résidentiel.

ÀA partir des réflexions suscitées par la recherche 1 du groupe Femmes, dépendances, à laquelle j’avais activement participé, le CRMT s’est doté dès 1996 d’un espace non mixte au niveau des chambres: territoire protégé pour les femmes, avec une porte symbolique que les hommes ne pouvaient plus franchir sans s’exposer à une sanction majeure: la rupture du contrat passé avec l’institution. Pourquoi un espace de protection pour les femmes et pas pour les hommes? L’équipe est partie d’un constat assez fréquent : la femme dépendante ne sait pas se protéger, elle a eu des difficultés à dire non.

Sa sexualité a souvent été monnayée pour obtenir des produits.

Cet espace est devenu une sorte de garantie pour parer à l’intrusion et à l’envahissement du territoire. Après ces mesures d’aménagement des locaux, l’équipe a souhaité aller plus loin encore, en tentant une nouvelle expérience: la création d’un atelier thématique sur l’identité féminine. Il est intéressant de voir que cette démarche a eu une incidence sur les hommes, qui ont, eux aussi, exprimé le besoin de développer un espace leur permettant d’aborder la problématique de l’identité masculine.

Concrètement ces ateliers ont permis d’agencer de nouveaux espaces-temps durant le week-end, en proposant des loisirs différenciés pour les femmes et les hommes.

Pour les femmes, partir en ville avec une éducatrice, envahir les boutiques de mode, essayer des vêtements, se conseiller les unes et les autres, s’amuser et rire, devenir complices, puis tout reposer car le but n’est pas forcément de consommer, mais de passer un bon moment ensemble. Voilà une expérience simple et légère qui permettra plus tard de métacommuniquer sur le rapport au corps, la séduction, l’apparence, le plaisir d’être belle, lors de l’atelier thématique.

Quelques réflexions de l’équipe

Comment travailler et évoquer les difficultés et les compétences particulières aux femmes? La compréhension sur la condition féminine peut parfois nous poser des problèmes, si elle est trop conceptuelle et abstraite, c’est pourquoi les éducatrices se sont orientées vers une implication à la fois personnelle et thérapeutique: en effet, certaines de nos expériences personnelles nous ont sensibilisées aux besoins propres des femmes et cela contribue à construire notre façon de nous comporter vis-à-vis des femmes avec lesquelles nous travaillons.

Le processus d’identification à l’image de la femme comme archétype idéal du moi est parfois un long chemin parsemé de vieux conflits avec l’image de la mère.

Il faut aussi travailler sur l’estime de soi, souvent défaillante chez les femmes toxicodépendantes. «J’ose prendre le risque de dire ce que je pense et ce que je ressens, prendre le risque de briser l’harmonie, d’entrer en conflit, de me construire en tant que destin unique au carrefour du groupe de parole pour vivre la solidarité du partage…»

En institution nous devons veiller à préserver le dernier plaisir qui reste gratuit, le corps. Retrouver un sens, une histoire, une généalogie c’est redonner de l’espace à l’intérieur de soi. C’est donner aux résidentes le moyen de réfléchir à des solutions possibles.

Par exemple: Est-ce bien d’avoir de multiples partenaires? Que répondre? Tout dépend de sa propre vision du couple, de ce que l’on fait avec ses partenaires, comment on le fait et pourquoi on le fait, ouvrir un espace de réflexion qui va permettre aux femmes de réfléchir à leur comportement et à leur attitude. Notre travail consiste donc à faire émerger dans le groupe des questionnements qui leur permettront d’élaborer des réponses satisfaisantes afin qu’elles puisent se déterminer. Notre modeste rôle est donc celui de poser les bonnes questions, au bon moment et au bon endroit.

Il est important de leur apprendre que les alternatives sont possibles, que dans cet espace de négociation et d’échange elles ont une place à prendre, que dans cet endroit tout le travail qu’elles pourront accomplir les aidera à reconquérir leur autonomie et leur identité féminine. Quand on pense quelque chose, il faut le dire!

Et parfois elles auront des soupirs de soulagement. «…Je ne suis pas toute seule dans mon cas…» Elles partagent certains moments clés de leur existence qu’elles relient d’une façon ou d’une autre à leur condition de femme et réfléchissent à leur vie et à leur manière de faire leur place dans l’institution.

Rapport à soi, aux autres, à la santé

Dans un processus d’abstinence, il y a une période parfois douloureuse d’interrogation sur la normalité et sur son identité.

Parfois aussi un retour sur les fragilités et les souffrances si bien anesthésiées par les produits. C’est dans ce contexte que nous travaillons. Il faut donc, si nous voulons être adéquates, pouvoir en prévention prendre en compte le plaisir que recherchent les jeunes femmes au travers de tout ce quelles font, y compris dans leur vie sexuelle et amoureuse.

– Quel est son rapport avec les autres ?
– Comment se comporte-t-elle avec ses parents ?
– Comment se sent-elle dans sa relation avec sa mère, son père, son amoureux ?
– Quel est son état de santé ?

Répondre à ces interrogations est un travail de construction de l’image de soi, long et complexe; avoir un espace non mixte pour pouvoir en parler, c’est un plus.

11_2_Des-espaces-non-mixtes-en-institution_Bernard_Dependances_2000.pdf
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  1. Recherche Point de vue sur les toxicodépendances des femmes en Suisse romande, 1998, Groupe de travail Femmes, dépendances.[↑]

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