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  3. Dépendances 56
  4. La cigarette électronique en Suisse : état des lieux épidémiologique

Cigarette électronique : que savons-nous ?
Jacques Cornuz (PMU), Rodrigo Tango (UNIGE), Isabelle Jacot-Sadowski (PMU), Carole Clair (PMU) et Jean-Paul Humair (CIPRET-Genève)
La cigarette électronique et la nouvelle loi fédérale sur le tabac
Jean-François Etter (Dr. ès sciences politiques, Genève)
La cigarette électronique en Suisse : état des lieux épidémiologique
Hervé Kuendig (GREA) et Luca Notari (Addiction Suisse, Lausanne)
Publicité et promotion des cigarettes électroniques : une étude exploratoire
Michela Canevascini, Claudia Véron, Karin Zürcher et Myriam Pasche (CIPRET-VAUD)
La cigarette électronique en France : entre principe de précaution et réduction des risques
François Beck (OFDT), Raphaël Andler (Inpes) et Aurélie Lermenier-Jeannet (OFDT)
Réduction des risques liés au cannabis : les vraies promesses de la vaporisation
Laurent Appel (ASUD, Paris)
Le futur, c’est maintenant
Philippe Poirson (Helvetic Vape, Genève)
Potentiels et limites de l’e-cigarette dans le domaine des addictions
Vincent Falcy (GREA)
Post-scriptum : Tolérer la consommation d’alcool dans un centre d’accueil de jour : récit d’une expérience pilote de réduction des risques à Lausanne
Sophie Paroz, Véronique S Grazioli, Caroline Graap, Jean-Bernard Daeppen (Service d’alcoologie du CHUV), Susan Collins (Université de Seattle/US) et Nicolas Pythoud (Fondation ABS)

Dépendances 56 - Vapotage: La cigarette électronique en Suisse : état des lieux épidémiologique

décembre 2016

La cigarette électronique en Suisse : état des lieux épidémiologique

Hervé Kuendig (GREA) et Luca Notari (Addiction Suisse, Lausanne)

L’usage de la cigarette électronique est en augmentation en Suisse. En 2014/2015, 14.0% de la population de 15 ans et plus en avait déjà fait usage au moins une fois, contre 6.7% en 2013. L’usage régulier est également en augmentation mais reste relativement faible puisque seulement 0.7% de la population disait utiliser une cigarette électronique au moins une fois par semaine. L’analyse en détail des résultats du Monitorage des addictions (réd.)

Le Monitorage suisse des addictions, ou plus précisément la partie modulaire de l’enquête CoRolAR dédiée aux thématiques en lien au tabagisme, documente depuis peu l’usage de la cigarette électronique – ou e-cigarette – dans la population générale. Les premières données nationales disponibles concernant l’e-cigarette datent de 2013. 1 Les données les plus récentes ont quant à elles été récoltées à cheval sur les années 2014 et 2015. 2 L’état des lieux épidémiologique que nous proposons ici se fonde sur les données extraites de ces deux vagues d’enquêtes. Environ 5’000 personnes âgées de 15 ans et plus ont pris part à chacune des deux vagues d’enquêtes en question. Un tel nombre de répondant·e·s assure un haut niveau de fiabilité pour les estimations au niveau de la population générale. Toutefois, certains des résultats présentés doivent être interprétés avec précaution de par le relativement faible nombre de répondant·e·s dans plusieurs sous-groupes de population. De plus amples informations sur la méthodologie employée dans le cadre de l’enquête CoRolAR sont disponibles dans les rapports dédiés 3 4 ou sur le site du Monitorage (http://www. monitorage-addictions.ch/).

Expérimentation ou usage d’e-cigarettes dans la population générale : état des lieux et tendances

Selon les derniers chiffres disponibles (2014/2015), 14% de la population âgée de 15 ans et plus a « expérimenté » la cigarette électronique ; ce chiffre incluant les utilisateurs réguliers (Figure 1). Cette même proportion atteignait 6.7% en 2013, année durant laquelle le phénomène « e-cigarette » était en pleine expansion en Suisse. Quant à l’usage au cours des 30 derniers jours, il concernait 1.9% de la population en 2014/2015, contre 1.1% en 2013.

En 2014/2015, comme déjà en 2013, l’usage ou la simple expérimentation de la cigarette électronique touchait en priorité les fumeurs et fumeuses de tabac : 45.1% des fumeurs quotidiens et 28.3% des fumeurs occasionnels disaient avoir essayé au moins une fois la cigarette électronique.

Ils étaient respectivement 6.5% (fumeurs quotidiens) et 5.2% (fumeurs occasionnels) à rapporter avoir vapoté au cours des 30 derniers jours. Alors qu’en 2013 la prévalence d’usage d’e-cigarette durant les 30 derniers jours dépassait déjà les 5% parmi les fumeurs quotidiens, cette proportion n’atteignait que 1.5% chez les fumeurs occasionnels. Ainsi, en comparaison aux fumeurs quotidiens, les fumeurs occasionnels ont comblé en peu de temps une part importante de leur retard tant en terme d’initiation que d’usage dans les 30 derniers jours. De plus, alors qu’en 2013 l’usage ou initiation d’e-cigarettes concernait typiquement les fumeurs et fumeuses, les données récoltées en 2014/2015 montrent qu’une part non négligeable des non-fumeurs – ex-fumeurs ou jamais fumeurs – a également déjà fait usage d’une e-cigarette : environ un ex-fumeur sur dix et une personne sur vingt n’ayant jamais été fumeuse de tabac (à vie) rapportaient en avoir déjà essayé une. Néanmoins, seule une très faible part de ces non-fumeurs – entre 0.5% et 1.1% – rapportaient un usage au cours des 30 derniers jours.


Figure 1 : Usage d’e-cigarettes dans la population générale âgée de 15 ans et plus en 2014/2015 et en 2013 – Au total et selon le statut de consommation tabagique

Dans une perspective inverse, les données collectées montrent que les utilisateurs réguliers de cigarettes électroniques sont principalement des personnes qui fument du tabac quotidiennement. Plus de la moitié (53%) des utilisateurs d’e-cigarettes au cours des 30 derniers jours rapportaient une consommation quotidienne de tabac. La part de fumeurs quotidiens de tabac atteignait même 71% parmi les répondant·e·s rapportant faire usage au moins une fois par semaine d’une e-cigarette.

Cependant, le nombre de répondant·e·s qui fument quotidiennement et qui font usage au moins hebdomadairement de cigarettes électroniques est trop faible pour tirer des conclusions quant à l’effet de l’usage régulier de la cigarette électronique – ou de la consommation duale – sur le niveau de consommation de tabac des fumeurs.

La cigarette électronique dans les sous-groupes de population en 2014/2015

C’est tout particulièrement chez les 15-19 ans et 20-24 ans, ainsi qu’en région romande (20.7%), que l’expérimentation de l’e-cigarette était la plus répandue en 2014/2015 (Figure 2). La part d’utilisateurs dans les 30 derniers jours apparaît quant à elle sensiblement plus élevée chez les 15-19 ans (4.7%) et en Suisse romande (3.9%) que dans les autres sous-groupes de population. Aussi, le fait d’avoir « fait l’expérience » de la cigarette électronique est sensiblement plus fréquent chez les personnes en formation (30.2%), ce qui peut être perçu comme peu surprenant au vu des données en lien la distribution de l’usage d’e-cigarettes en fonction de l’âge, et chez les personnes sans emploi (29.7%).

Figure 2 : Usage d’e-cigarettes dans la population générale âgée de 15 ans et plus en 2014/2015 – Par sexe, par région linguistique et par âge

Fréquence de l’usage des e-cigarettes

En s’intéressant plus particulièrement à la fréquence de l’usage des cigarettes électroniques (Figure 3), il est estimé qu’au total 0.3% de la population vapote quotidiennement (0.1% en 2013). Au total, moins d’un pourcent de la population vapote hebdomadairement (0.7% ; contre 0.4% en 2013).

Les fumeurs quotidiens de tabac sont clairement parmi les utilisateurs les plus réguliers puisque 1.1% d’entre eux/ elles disent vapoter tous les jours. Il est également à souligner que les pics de parts d’utilisateurs « plus qu’hebdomadaires » sont observés chez les 25-34 ans (1.1%) et 35-44 ans (1%) ainsi qu’en Suisse romande et en Suisse italienne (1.3% dans chacune des deux régions linguistiques).

Nous notons que les variations observées entre groupes d’âge sont en décalage par rapport à celles observées concernant l’expérimentation et/ou de l’usage au cours des 30 derniers jours. Pour rappel, les moins de 25 ans étaient les personnes les plus fortement concernées par l’expérimentation et/ou de l’usage au cours des 30 derniers jours.

Figure 3 : Fréquence d’usage d’e-cigarettes sur l’ensemble de la population âgée de 15 ans et plus en 2014/2015 – Au total, selon le statut de consommation tabagique et par âge

Autres angles d’éclairage du phénomène e-cigarette en Suisse

En privilégiant, vu le faible nombre de répondant·e·s aux questions concernées, une perspective de type « étude de cas » (et donc en considérant les données « non ajustées » à la structure réelle de la population), le nombre de répondant·e·s disant en 2014/2015 faire usage ou avoir fait usage de liquides contenant de la nicotine (62) était sensiblement inférieur au nombre de répondant·e·s rapportant ne jamais avoir fait usage de liquides avec nicotine (79 ; 9 répondant·e·s ne sachant pas quel type de liquide était ou avait été utilisé). L’usage de liquide avec nicotine dépassait celui de liquides sans nicotine dans les groupes d’âge entre 35 et 65 ans (au total 38 vs. 26) et chez les fumeurs quotidiens de tabac (52 vs. 46).

En suivant également une perspective « étude de cas », les raisons énoncées le plus fréquemment pour l’usage de la cigarette électronique par les personnes ayant vapoté au cours des 30 derniers jours (103 répondant·e·s ; données non pondérées ; réponses multiples possibles) étaient « pour réduire ma consommation dans la perspective d’une tentative d’arrêt » (cité 37 fois), « pour ne plus fumer / pour éviter de recommencer à fumer » (30), « pour réduire ma consommation de tabac SANS avoir l’intention d’arrêter de fumer » (29), « parce que j’aime ça » (29), « pour essayer » (29) et « pour faire face à mon besoin de tabac » (28).

Discussion

Alors qu’en 2013 environ une personne sur quinze (6.7%) avait déjà « expérimenté » la cigarette électronique, cette proportion n’avait pas moins que doublé (une personne sur sept ; 14%) sur la base des données épidémiologiques les plus récentes collectées entre juillet 2014 et juin 2015. Cette augmentation, à première vue importante, reflète toutefois plus ou moins simplement l’évolution d’un phénomène émergent, n’ayant probablement pas encore atteint son pic épidémique. Aussi, bien qu’une tendance identique observable concernant la part d’usage « actifs » de cigarettes électroniques au cours des 30 derniers jours (pour rappel, passage de 1.1% en 2013 à 1.9% en 2014/2015), il est presque surprenant que la proportion de population pouvant éventuellement être qualifiée de « vapoteuse » – après exclusion des personnes qui ont simplement essayé la cigarette électronique sur ce laps de temps – demeure au final aussi restreinte : au maximum 0.7%, en considérant la part des personnes rapportant un usage au moins hebdomadaire au cours des 30 derniers jours. Il est toutefois aussi important de souligner qu’en Suisse du moins, alors que l’usage répété voir régulier de la cigarette électronique apparaît prioritairement comme un phénomène de fumeur de tabac (avec plus de 70% de fumeurs quotidiens parmi les personnes vapotant au moins hebdomadairement), environ une personne qui n’a jamais été fumeuse sur vingt, respectivement un·e ex-fumeur·se sur dix, a déjà tenté l’expérience de la cigarette électronique.

Un autre point à relever est qu’alors que la perspective de l’usage à vie (y inclus au cours des 30 derniers jours) apparaît sensiblement plus commune dans les groupes d’âge les plus jeunes (p.ex. plus d’un tiers des personnes de moins de 25 ans ont déjà essayé la cigarette électronique), ce sont très clairement les personnes entre 25 et 64 ans qui présentent les plus fortes proportions d’utilisateurs quotidiens d’e-cigarette. Finalement, dernier point clé à souligner, le fait que la consommation de liquide pour e-cigarette contenant de la nicotine soit régulièrement mentionné (notamment par les utilisateurs réguliers) peut être vu comme un aveu de la caducité des bases légales interdisant la distribution de tels liquides en Suisse et donc la pertinence d’inclure l’e-cigarette dans le processus actuel d’élaboration de la Loi sur les produits du tabac.

Limitations

Comme pour toute enquête épidémiologique par téléphone, des biais de réponses sont possibles et d’importantes marges d’erreur peuvent exister pour les estimations basées sur un nombre restreint de répondant·e·s (p.ex. lorsque des petits sous-groupes de population ou des conditions spécifiques sont considérés). Des différences peuvent apparaître entre les chiffres présentés dans les différentes figures de par des effets d’arrondis.

Remerciements

Le Monitorage suisse des addictions est un projet mandaté et financé par l’Office fédéral de la santé publique, avec le soutien du Fonds de prévention du tabagisme.

56_3_La-cigarette-electronique-en-Suisse-etat-des-lieux-epidemologique_Kuendig-Notari_Dependances_2016.pdf
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  1. Kuendig H., Notari L., Gmel G., (2014). La cigarette électronique en Suisse en 2013 – Analyse des données du Monitorage suisse des addictions, Addiction Suisse, Lausanne, Suisse[↑]
  2. Kuendig H., Notari L., Gmel G. (2015). La cigarette électronique en Suisse en 2014/2015 – Analyse des données du Monitorage suisse des addictions, Addiction Suisse, Lausanne, Suisse[↑]
  3. Gmel G., Kuendig H., Notari L., Gmel C. (2015). Monitorage suisse des addictions – Consommation d’alcool, tabac et drogues illégales en Suisse en 2014, Addiction Suisse, Lausanne, Suisse.[↑]
  4. Klug S., Arn B. (2015). CoRolAR – Continuous Rolling Survey of Addictive Behaviours and Risks – Pondération, DemoS-COPE – Traitement et analyse des données, Adligenswil, Suisse.[↑]

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