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Situation dramatique en Roumanie, après la chute des financements de la réduction des risques

08 Juillet 2013  
08.07.2013

La Roumanie connaît une recrudescence de l'infection du VIH/Sida (de 4 nouveaux cas en 2007 à 231 en 2012), conséquence du manque de financement pour des programmes de réduction des risques auprès de la population héroinomane ou utilisatrice de stimulants psychoactifs.

Depuis de nombreuses années, les infections par le virus du Sida/VIH étaient très rares chez les consommateurs de drogues injectables en Roumanie: un ou deux cas par an. Cette situation a radicalement changé ces dernières années. Un boom du marché des nouveaux stimulants psychoactifs a conduit à une augmentation rapide du nombre d'injections de drogu : un usager d'héroïne s'injecte 4-5 fois par jour de la drogue contre 10-15 fois pour un utilisateur de stimulants psychoactifs. Il existe des programmes de réduction des risques en Roumanie qui visent à empêcher le partage de matériel d'injection. La plupart de ces programmes ont été financés par le "Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme". Après que le pays soit entré dans l'UE, il a cessé d'être admissible à ce financement.

Le gouvernement n'a pas fourni le budget pour assurer la pérennité des programmes de réduction des risques, de sorte que ces derniers ont dû réduire leurs services. En dépit de la demande croissante de matériel stérile, leur distribution a baissé de manière significative. Le résultat est une épidémie à croissance rapide du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables (de 4 nouveaux cas de VIH en 2007 à 231 en 2012). De nombreux programmes de réduction des risques ont tenté de combler le déficit de financement par l'utilisation des fonds structurels de l'UE, mais ces subventions ont pris fin à la fin du mois de juin et de nombreux programmes ont été contraints de s'arrêter.

Ce n'est pas seulement un problème propre à la Roumanie. Il s'étend à l'ensemble de l'Europe. Le VIH/Sida ne respecte pas les frontières, et la solidarité avec les personnes vulnérables devrait être tout aussi sans frontières.