Amnesty International appelle à la régulation des drogues au nom des droits humains

En vue de la Journée mondiale de la drogue du 26 juin, Amnesty International publie un nouveau document d’orientation qui souligne l’échec de la guerre à la drogue, propose des pistes en matière de politiques drogues qui respectent mieux les droits humains et soutient la dépénalisation de l’usage, de la possession, de la culture et de l’acquisition de drogues pour usage personnel.

Amnesty International appelle les États à adopter de nouveaux modèles de contrôle des drogues qui placent la protection de la santé et des autres droits humains au centre de leurs préoccupations. Pour l’ONG, ces modèles devraient inclure la dépénalisation de l’usage, de la possession, de la culture et de l’acquisition de drogues pour usage personnel, ainsi qu’une réglementation efficace des drogues qui offre des voies légales et sûres à ceux qui sont autorisés à y avoir accès. Ces politiques devraient également s’accompagner d’un développement des services de santé et autres services sociaux pour traiter les problèmes liés à la drogue, ainsi que d’autres mesures visant à s’attaquer aux causes socio-économiques sous-jacentes qui augmentent les risques de consommation de drogue et qui poussent les gens à s’engager dans le commerce illicite de la drogue, telles que la pauvreté, la discrimination, le chômage, la maladie, le refus de l’éducation ou le manque de logement.

En introduction du document, les principes généraux suivants sont énoncés :

  • Les États doivent s’abstenir de mettre en œuvre des politiques répressives qui nuisent aux personnes au lieu de les protéger.
  • Les personnes qui consomment des drogues ne perdent aucun de leurs droits humains.
  • Le contrôle des drogues ne doit pas être utilisé pour justifier les violations des droits de l’homme et doit au contraire servir à réaliser le droit à la santé et les autres droits de l’homme.
  • Le changement de paradigme qui s’est amorcé en faveur de politiques fondées sur la santé publique et les droits de l’homme doit être soutenu et approfondi.
  • Des leçons doivent être tirées des modèles alternatifs de régulation.
  • Il n’existe pas de solution « unique », c’est pourquoi les politiques doivent être adaptées à des drogues spécifiques et aux réalités sociales des groupes à risque, sur la base de considérations sanitaires et scientifiques et dans le respect des droits humains.

Le document propose ensuite de nombreuses pistes concrètes de réformes respectueuses des droits humains dans quatre domaines :

  1. Placer la protection de la santé et des droits des personnes au centre de la politique drogue.
  2. S’attaquer aux injustices profondément enracinées dans le système de justice pénale.
  3. Réduire la violence et l’impact de la criminalité organisée en garantissant des réglementations et des politiques adéquates pour protéger les personnes.
  4. Réformer le système international de contrôle des drogues.

Le GREA salue la publication de cet excellent document, qui dresse un portrait sans concession de la situation actuelle et propose des pistes d’améliorations concrètes. L’ensemble du document est disponible sur le site d’Amnesty International, en anglais.