Dans son principe, la LStup était initialement une loi visant à contrôler les opérations licites en rapport avec les stupéfiants destinés à des fins médicales et à lutter contre le détournement de stupéfiants à des fins illicites. A partir de la révision de 1975, cette approche a évolué vers la prise en considération par la loi des problèmes liés à la consommation de drogue (CF 2001)
Selon le sociologue et chercheur sur les addictions Frank Zobel (Zobel, 2006), la politique drogue suisse peut ainsi être comprise comme l’addition de trois modèles successifs :
- Politique de contrôle :
- La drogue est un fléau pour la société.
- La production, le trafic, la vente et la possession des drogues sont donc prohibées.
- Des exceptions sont possibles pour des raisons médicales.
- Politique de soins et socio-éducative (voir dossiers Traitement et rétablissement et Intervention Précoce):
- La drogue rend malade et écarte les citoyens de leur société.
- Il faut offrir des soins ou un soutien socio-éducatif aux personnes victimes des drogues pour qu’ils puissent s’en libérer.
- Plutôt que de condamner ces personnes il vaut mieux les aider.
- Il faut aussi développer la prévention de la consommation de drogue.
- Politique de réduction des risques (voir dossier Réduction des risques):
- La drogue est et sera toujours associée à un certain nombre de problèmes au sein de la société et il faut tenter de les réduire par différents moyens.
- Il faut développer des interventions qui sont adaptées aux besoins et aux ressources des consommateurs de drogue, soit abaisser les seuils d’accessibilité de l’aide et des soins.
- La pénalisation de la consommation a des effets négatifs car elle marginalise les consommateurs.
- Un quatrième modèle, la politique « une autre forme de régulation », a été plusieurs fois en discussion mais n’a à ce jour jamais été intégré au corpus législatif.