L’essor des mondes numériques modifie notre comportement. Nous leur consacrons plus de temps et sommes quasi en permanence face à un écran, connectés à internet : smartphone, tablette, ordinateur, console, tv, etc. Vous en doutez ? Si vous prenez le train, regardez autour de vous.
La multiplication des écrans génère potentiellement des risques d’usage excessif. L’usage intensif des jeux vidéo, des réseaux sociaux, des chats, des jeux en ligne ou des sites pornographiques est aujourd’hui un motif de consultation. Encore peu documenté, ce rapport problématique aux médias électroniques s’expliquerait pour partie par des mécanismes similaires à ceux qui prévalent, par exemple, dans le jeu excessif et à ce que l’on appelle, plus généralement, les addictions sans substance. De nombreux spécialistes préconisent également de considérer ces comportements problématiques comme étant symptômes et non la pathologie elle-même.
Le terme de cyberaddiction est sujet à controverse. Il n’existe pas de consensus scientifique à ce sujet. Si tous les deux se sont penché sur la question, le DSM n’a pas encore statué, tandis que la CIM s’est prononcée uniquement sur la validation d’une addiction aux jeux vidéo (CIM-11). Pour l’heure, aucun n’a retenu de diagnostic relatif à l’addiction à internet. L’emploi de ce terme comporte un risque de stigmatisation à l’encontre des jeunes et des cultures numériques. Il convient dès lors, si on veut l’utiliser, de le faire avec prudence, notamment à l’égard de la jeunesse avec laquelle on préférera parler d’hyperconnectivité, qui décrit un phénomène que nous ne comprenons pas encore complètement.
En cas de problèmes avérés, on parlera « d’usage excessif » ou « d’utilisation problématique d’Internet ou d’écrans » (voir prise de position des professionnels des addictions, octobre 2012).