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  4. Panorama des outils de prévention

Un fil d’Ariane ou des ailes de Dédale pour sortir su labyrinthe des définition en rapport avec la santé
Jean-Daniel Boegli
La promotion de la santé selon la Charte d’Ottawa: une approche applicable en Suisse?
Mary-José Burnier (IUED/ IMSP, Genève), Maïthé Busslinger (RADIX-Promotion de la santé, Lausanne) et Christophe Dunand (Association Réalise/ IUED, Genève)
Vous avez dit prévention secondaire?
Pierre-Alain Porchet (Drop-In, Neuchâtel)
Peut-on rire de l’alcoolisme?
Jean-Marie Grand
Prévention et politique: un couple indissociable
Richard Müller (ISPA, Lausanne)
Panorama des outils de prévention
Guylaine Dubois (LVT, Sion)
Objectif Grandir: de la controverse d’une méthode pédagogique à la réduction d’un concept de prévention
Jacques Challandes (service médico-social de Neuchâtel)

Dépendances 6 - La prévention : d’une définition à un choix de société: Panorama des outils de prévention

décembre 1998

Panorama des outils de prévention

Guylaine Dubois (LVT, Sion)

L’analyse détaillée des 32 programmes romands présentés au Salon de la prévention des dépendances de Bienne en avril 98 nous montre une photographie des stratégies et intentions actuelles en la matière. De quoi, nous l’espérons, stimuler la créativité et l’innovation. (réd.)

Faire une typologie des outils de prévention, tel est l’objectif de ce texte. Une semblable analyse s’inscrit dans un double axe: temporel et géographique. L’unité de temps choisie est l’immédiateté figée par le catalogue du deuxième Salon national de la prévention des dépendances qui a eu lieu du 22 au 24 avril 1998 à Bienne. L’aire géographique est linguistique puisqu’il s’agit de l’analyse des projets romands présentés lors de ce Salon. L’innovation était un des critères de sélection, de même que l’inscription thématique du programme dans l’un des trois sujets suivants: la prévention en milieu scolaire, la prévention ciblée pour des groupes spécifiques et l’approche communautaire de la prévention.

L’idée est de s’attacher de manière pragmatique au signalement des moyens disponibles en matière de prévention. La démarche se veut des plus complètes, mais elle n’a pas la prétention d’être exhaustive. Elle est avant tout descriptive. Cependant, la conclusion de ce tableau évoque des idées quant à l’orientation possible des futurs programmes de prévention.

Entrer dans un système

D’un point de vue sémantique, une typologie est une élaboration de « types » ayant pour objectif de faciliter l’analyse d’une réalité complexe et sa classification. Le but est de systématiser des outils de prévention, à savoir de les intégrer dans un système. Il s’agira de mettre en évidence les caractéristiques des outils de prévention disponibles à l’heure actuelle en Suisse romande. En d’autres termes, dégager les normes qui régissent la conception, la réalisation et l’utilisation des programmes de prévention en Suisse romande.

Cette démarche simplificatrice ne peut faire l’économie d’un rappel du cadre à l’intérieur duquel sont élaborés en Suisse les programmes de prévention. Le courant scientifique actuel en matière de stratégies préventives est en grande partie issu de la Charte d’Ottawa, laquelle définit la promotion de la santé comme le processus offrant à tout un chacun les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur sa santé. Ce glissement de vocabulaire, ce passage d’un concept spécifique de prévention des toxicomanies vers un concept général de promotion de la santé n’est pas sans incidence sur la manière d’envisager la prévention.

Il est important de rappeler que l’utilisation des ressources limitées et dévolues à la prévention est répartie entre plusieurs acteurs publics. En outre, en matière de santé publique, la Confédération joue une rôle subsidiaire, le rôle principal revenant aux cantons et aux communes; ces dernières peuvent déléguer les activités préventives à des organismes privés ou étatiques. La Confédération, par son Office fédéral de la santé publique, a édicté des objectifs de prévention en les répartissant selon les substances. Pour l’alcool, le but affiché est la diminution de la consommation excessive d’alcool, le respect de la position de toute personne qui ne veut ou ne doit pas boire de l’alcool. Pour les drogues, l’objectif est plus global, puisqu’il s’agit de rendre les enfants et les adolescents capables de mener leur vie sans drogue. Il convient également de prévenir les effets négatifs de la consommation des stupéfiants tant au niveau de l’individu que de ses proches et de la société.

Le système « national » de l’élaboration des programmes de prévention est ainsi, mais faut-il vraiment le rappeler? – il y a autant de systèmes de prévention qu’il y a de cantons, voire de réseaux de prévention. Catégoriser pour simplifier peut dans notre cas rendre plus complexe encore l’analyse des moyens préventifs. Afin de contourner au maximum cet écueil contextuel, les clefs d’analyse de programmes seront extérieures aux particularités du fédéralisme suisse et se concentreront sur les outils eux-mêmes.

Les clefs de l’analyse

Afin de dessiner le paysage romand des outils de prévention, il convient de sélectionner les caractéristiques « comparables » afin de construire des catégories. Le choix s’est porté sur six éléments qualifiant les outils: l’émetteur, le public cible, le message, le lieu de la diffusion, la durée et l’objectif. Ce choix est dicté par des considérations de deux sortes: d’une part, d’ordre pratique, et d’autre part, d’ordre conceptuel.

En effet, ce sont des données disponibles pour chaque programme analysé: un seul contre-exemple, le budget des programmes qui aurait pu apporter un éclairage intéressant – n’était pas toujours accessible. D’un point de vue conceptuel, ces différents éléments sont typiques de la démarche préventive et vont nous permettre de dégager l’essence d’un ensemble de projets de prévention. Le moment analysé est celui de la diffusion du message, de l’action proprement dite du programme: nous n’étudierons la conception des projets que de manière indirecte si cela est nécessaire pour la compréhension de la typologie.

Les programmes analysés

Le nombre des programmes observés est de trente-deux. Pour construire notre analyse, une grille de comparaison a été établie. Cette grille comportait les six éléments cités ci-dessus. Nous avons choisi de nous attacher à la description faite par les concepteurs des programmes et de nous concentrer sur leurs déclarations quant aux orientations des six éléments soumis à notre étude. Les effets secondaires ou indirects sont pris en compte uniquement en tant que source d’explication pour dépasser l’analyse quantitative inhérente à une telle démarche. De plus, pour un même projet, très souvent pour le même élément, il y avait plusieurs réponses: ainsi le nombre total à l’intérieur des catégories d’éléments dépasse parfois le nombre total des programmes.

Les résultats

Tout d’abord, il convient de rappeler qu’il s’agissait d’un Salon de professionnels fait par et pour ces derniers et pour leurs relais « naturels » (enseignants, responsables communaux, etc.); le grand public n’était pas à proprement parler visé par le Salon.

a) Les émetteurs

Au niveau des émetteurs, la première démarche analytique a dégagé dix catégories d’émetteurs, répartis ainsi:

En tête de liste, très nettement et sans réelle surprise arrivent les professionnels de la prévention (plus de 54% des suffrages). Ils sont suivis par les professionnels de l’éducation (20% des voix); rien d’étonnant à cela non plus. Par professionnels ou spécialistes, on entend des personnes consacrant leur temps de travail en priorité ou de manière clairement définie à ce domaine. Cette qualification n’informe pas au sujet de la formation précise des acteurs dits professionnels de prévention. Dans six cas de figure, une collaboration entre professionnels de la prévention et professionnels de l’éducation s’est établie (soit environ 20%).

Pour les autres émetteurs, leur importance relative – en terme quantitatif – est quasi identique. A noter encore un élément significatif concernant la collaboration entre professionnels du spectacle et professionnels de la prévention: elle intervient dans quatre programmes (soit 13%). On peut en déduire un souci toujours plus présent d’accroître l’attractivité et le professionnalisme des programmes préventifs. Ainsi l’éclatement (10 émetteurs différents) n’est qu’apparent, puisque les professionnels de la prévention se profilent clairement comme leader.

b) Les publics cibles

A nouveau un groupe se détache de l’ensemble, à savoir dans le cas présent celui des « 13-20 ans », qui représente plus du quart des préoccupations des émetteurs. Vient ensuite la catégorie « Tout public » avec 20%, suivie des « Ecoliers < de 13ans » (12%). En analysant le tableau, on peut remarquer que le critère de la formation ou de la position professionnelle et/ou personnelle intervient à plusieurs reprises: enseignants, bénévoles, responsables, parents et groupe de pression (soit 38% en tout). L’âge est également décisif dans l’orientation des programmes puisqu’il intervient dans quatre sous-groupes, soit dans 30% des cas. On peut donc dire que l’on cible de manière prioritaire en fonction de la possibilité pour les personnes de devenir un relais et en fonction de leur âge. Les groupes spécifiques (dépendants, co-dépendants et récidivistes) représentent la troisième catégorie qui émerge de l’analyse du tableau. Ainsi les milieux déterminés et visés par les organisateurs du Salon étaient bien représentés, même si en deuxième position, on trouve le grand public.

c) Le message

La troisième clef d’analyse utilisée est le message, à savoir ce qui est dit, transmis et idéalement reçu par le public cible.

Une première catégorie peut être dégagée: elle prend en considération l’ensemble des dépendances, avec comme message prioritaire la mise en évidence des ressources et des compétences du public cible (55,56%). Vient ensuite un message de gestion des risques et cela, quel que soit le produit. La diffusion d’informations et de messages personnalisés fait également partie des déclarations préventives des programmes.

Le seul message ciblé en fonction d’un produit concerne l’alcool; il s’agit de prévention des abus et des rechutes. On note donc encore une distinction entre les produits et le type de message. Pour l’alcool, on parle plus facilement de prévention de l’abus, plutôt que de prévention de l’usage, alors que pour les drogues illégales, ce message n’est pas encore mûr ou tout simplement pas encore acceptable.

Un message orienté clairement vers « La promotion de la santé » n’apparaît pas encore de manière flagrante. C’est plutôt son absence explicite qui est significative par rapport aux déclarations d’intention et aux idées forces des courants actuels de prévention, ou plutôt de la défense de la promotion de la santé comme avenir « efficace » en matière de santé publique.

d) Le lieu de la diffusion

Le nombre des catégories de lieux de prévention est relativement élevé (8), mais à nouveau on peut dégager clairement un lieu de prédilection pour la diffusion de messages préventifs: l’école. Rien d’étonnant à ce constat étant donné que le public cible prioritaire est le groupe des enfants et des adolescents; en outre, le partenaire naturel des professionnels de la prévention est le personnel enseignant. L’espace public est bien investi, tant dans sa forme spontanée (stands de rue, etc.) que dans une configuration plus organisée (sollicitations publiques, conférences, etc.). Dans 15% des cas, les loisirs sont également désignés comme lieu spécifique de prévention. Les nouveaux canaux de diffusion démarrent gentiment leur carrière préventive avec un peu plus de 6% des voix. On constate donc une cohérence forcée entre les lieux de prévention et les publics cibles.

e) L’unité temporelle (voir bas de page)

Les catégories temporelles ont été établies en fonction des indications données par les créateurs du programme. Il va de soi qu’aucun projet n’avait une vocation purement ponctuelle et que chacun tenait compte de la nécessité de l’ancrage d’actions préventives dans le long terme. Cependant, une distinction en trois catégories a été possible: à savoir entre les actions « coup de poing » (le début et la fin sont précisément connus, par exemple le nombre d’heures d’animation), entre les actions uniquement de « lancement » de programme (stimulation) et entre les processus déclarés (nécessité de plusieurs étapes, jours, etc.). Le ponctuel (46,88%) et le long terme (43,75%) se partagent le champ temporel et laissent un peu moins d’un 10% aux actions démarrages, aux catalyseurs de prévention. A la fin de cette analyse, il paraît délicat de catégoriser clairement les outils de prévention en termes de temporalité.

f) Les objectifs

Le cadre général des programmes était bien entendu induit par le thème général du Salon, à savoir la prévention des dépendances. Mais de manière plus pointue, il est possible de dégager différents « sous-objectifs ». Le tableau numéro 7 montre que l’on peut trouver cinq objectifs. 32,5% des programmes déclarent comme objectif la prévention globale et 27,5 ont un objectif plus spécifique. Le quart des programmes avoue un but de promotion de la santé. Nous sommes peut-être en train de jouer sur les mots, mais il est vrai que leur utilisation a toute son importance dans un domaine où l’imaginaire social et les représentations symboliques jouent un si grand rôle. La manière de présenter le programme a une influence sur la façon dont il va être reçu, vécu et interprété par le public cible. De plus, les sources de financement accentuent encore cette distinction – cette distorsion? -; en effet, les moyens sont issus d’organes précis, avec des mandats précis dans des domaines bien déterminés. Souvent, le respect des subventionneurs fait encourir des risques d’a-priori gênants et pourtant évitables. En effet, nommer trop précisément peut induire un biais social nuisible à l’efficacité du programme. Enfin, et cela a son importance – bien au delà de la valeur numérique -, des projets de prévention mettent en avant la collaboration comme corollaire à une prévention effective et efficace.

Portrait robot d’un outil – romand – de prévention

En Suisse romande, la prévention des toxicomanies est assurée par des professionnels, spécialistes du domaine précité. Elle concerne en premier lieu les adolescents et les enfants, même si on trouve également des orientations tout public. Cette spécialisation des diffuseurs de prévention est nuancée par la recherche importante de relais, de personnes ressources hors du champ des toxicomanies. L’âge reste un critère important dans le choix des orientations préventives. Le message est un porteur de responsabilisation du public visé, désigné comme acteur de son propre bien-être sous la condition de l’acquisition de compétences personnelles et sociales. L’école est l’endroit choisi pour l’essentiel des activités préventives définies très souvent dans leur durée en termes d’heures d’animation. Enfin, les objectifs déclarés de ces différents programmes sont d’ordre préventif (global ou spécifique) plutôt que de promotion de la santé. Voici la description conclusive et certainement réductrice d’un type caractéristique d’outils de prévention propres à l’actualité suisse romande.

Et pour demain?

C’est déjà demain dans les résultats de nombreuses recherches scientifiques qui préconisent des outils de prévention atypiques par rapport à ce qui s’est dessiné précédemment. En effet, bon nombre de recherches recommandent de « sortir » la prévention des écoles; de travailler avec des groupes très spécifiques, en fonction du sexe ou/et du parcours de vie; de rendre la prévention, la promotion de la santé au citoyen, au quidam, afin de valoriser ses compétences et d’en augmenter l’efficacité. De plus, toutes les démarches d’ordre structurel sont à mettre en évidence afin de faire de la prévention plutôt que de la nommer. Si la prévention se doit de se professionnaliser en terme de marketing, de communication et de canaux de diffusion; elle doit se diluer dans le tissu social quant à sa transmission et sa responsabilité. Osons la créativité, l’atypique. Essayons de distinguer de manière constructive la prévention de son alibi politique et social.

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