Revirement historique de l’OICS en matière de politiques drogues

Le tout répressif en matière de drogues, c'est peut-être bientôt fini. A sept semaines de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la question des drogues, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) publie un rapport qui invite les Etats à réexaminer leurs politiques et pratiques. Un vent d'ouverture souffle sur l'agence de l'ONU chargée de surveiller l'application des conventions internationales sur les drogues.


L'OICS, véritable totem contre tout assouplissement des politiques drogues, négocie un virage historique. Son rapport 2015 met en avant la santé des consommateurs, l'inutilité de les incarcérer et insiste sur les droits de l'homme. Selon son président Werner Sipp, il s'agit de mettre la santé et le bien-être au coeur des politiques drogues. En d'autres termes, de l'axer davantage notamment sur la réduction des risques, pillier auquel l'OICS s'est longtemps opposé. Werner Sipp rappelle aux Etats leur « obligation d’appliquer des programmes efficaces de prévention de l’abus de drogues ainsi que de traitement et de réadaptation des toxicomanes » et leur enjoint de respecter les droits individuels. (chapitre 1)
 
Le rapport garde comme cadre de référence les trois conventions de 1961, 1971 et 1988 mais il préconise des sanctions proportionnées. Il sera une contribution de référence pour la session extraordinaire de l'ONU sur les drogues. L'UNGASS qui se tiendra du 19 au 21 avril 2016 à New-York doit se prononcer sur un rééquilibrage des politiques drogues et tenter de trouver de nouveaux consensus.