L’évolution de l’action collective en matière de prévention et de traitement des addictions s’inscrit dans un processus continu de renforcement et d’élargissement de l’offre publique, résidentielle et ambulatoire, de prise en charge des personnes dépendantes à une substance. Depuis la fin des années 1990, une tendance à l’affaiblissement de la place du résidentiel au sein de la prise en charge des dépendances est identifiée. Cependant, face à la prévalence de certaines situations sociales et psychopathologiques lourdes et à l’évolution des profils des personnes dépendantes de substances psychotropes, cette relativisation de la place du résidentiel pourrait avoir trouvé ses limites. Les différents acteurs des dispositifs de traitement reconnaissent que l’addiction est un phénomène qui résulte de l’interaction de multiples facteurs. La recherche de solutions implique la concertation de plusieurs domaines complémentaires, à savoir le social, la santé, l’éducation et la sécurité. Dans cette perspective multifactorielle et interdisciplinaire, la sortie d’une situation de dépendance ne concerne pas seulement l’affranchissement de pratiques de consommation, mais aussi l’éloignement de situations socialement et individuellement problématiques. Une convergence adaptative se dessine ainsi entre les approches médicale et sociale et les secteurs ambulatoire et résidentiel posant de manière évidente la question de leur articulation. Quelles sont, dès lors, les pistes de réflexion pouvant inspirer des reconfigurations possibles de l’action collective en matière de prévention et de traitement des addictions ?
Principaux résultats La recherche met en évidence qu’il n’y a pas qu’une seule manière de sortir de l’addiction ou de la gérer ni un seul type de traitement ou de lieu d’accueil possibles pour les personnes en situation de dépendance. Ce constat appelle à un décloisonnement institutionnel et à une meilleure articulation des pratiques de prise en charge. Les institutions résidentielles romandes de traitement des dépendances constituent un acteur incontournable de la redéfinition des politiques dans un champ majeur de l’action publique. Des usagers aux trajectoires de vie et aux profils sociodémographiques distincts peuvent y bénéficier de prises en charge de plus en plus différenciées dont les résultats positifs sont corroborés par plusieurs recherches concordantes. Son potentiel de développement est important. Le temps est à l’innovation adaptative. Les auteurs sont d'avis que l'articulation entre les secteurs résidentiel et ambulatoire offre une réelle opportunité d’amélioration de la continuité des traitements au bénéfice d’une prise en charge plus efficace. Selon eux, la mise en œuvre de fonctions transversales pour garantir la cohérence d’ensemble s’impose afin d’assurer le développement de solutions intégrées qui font leurs preuves et de tirer avantage des héritages institutionnels et thérapeutiques constitués, des savoirs accumulés et des prestations existantes.
Pistes de réflexion Face à une problématique collective majeure, l'étude relève que les cantons doivent se donner les moyens d’offrir des traitements adéquats, quelle que soient la situation et les trajectoires des usagers présentant un comportant addictif. Le rapport dresse quelques pistes de réflexion organisées autour de plusieurs axes principaux :