PF fonctions dirigeantes : quel lien entre autonomie de gestion et mécanismes de financement?

Les pouvoirs publics financent les institutions actives dans le domaine des addictions par différents mécanismes. La plupart du temps, il s’agit soit d’enveloppes budgétaires, parfois établies dans des contrats de prestations, soit des financements liés aux sujets avec garantie du déficit après analyse des charges. Ces modes d’échanges économiques impactent le niveau d’autonomie de gestion perçu par les dirigeants. Ces derniers perçoivent une tendance à l’augmentation des mécanismes de contrôle. Cela peut parfois aller jusqu’à une remise en question du rôle des fonctions dirigeantes.

La plateforme des fonctions dirigeantes s’est réunie dans les locaux de la fondation Addiction Neuchâtel le 27 septembre 2024. La discussion a commencé par une récolte des besoins pour l’année 2025, avec le souhait notamment de renforcer la communication militante de la plateforme. Cela pourrait passer notamment par l’organisation d’une journée de travail en lieu et place de deux demi-journées. La plateforme a également abordé le projet de collaboration hospitalière mis en place entre la fondation Addiction Neuchâtel et l’hôpital cantonal neuchâtelois. Ce projet pilote au niveau cantonal s’inscrit dans le cadre d’un projet national coordonné par le GREA.

La principale thématique de la séance a concerné la question de l’autonomie de gestion, à savoir la responsabilisation des dirigeants et la libre détermination en matière de gestion du personnel, de gestion des recettes et des dépenses, ainsi que du pilotage par projets. Cette question se pose en particulier par rapport aux relations des dirigeants avec l’État, notamment à travers les logiques de financement. Les modèles théoriques présument que le financement par couverture de déficit engendre moins d’autonomie mais plus de sécurité, alors que les contrats de prestations offriraient plus d’autonomie mais aussi plus de risques. Toutefois, cette théorie ne semble pas forcément se vérifier totalement dans la façon dont cette autonomie est vécue au quotidien. Lors des discussions, il apparaît spécifiquement que :

  • Les mécanismes de financement et les processus liés sont complexes à appréhender. Leur mise en œuvre demande d’importantes ressources, sans que cela soit compris dans le financement en question ;
  • Le passage d’un modèle de financement à un autre est un moment délicat, propice à de nouvelles contraintes et à des conséquences importantes sur l’autonomie de gestion ;
  • Les différents modèles de financement public n’ont pas forcément les mêmes effets prévus dans toutes les dimensions de l’autonomie de gestion telles que perçues par les dirigeants.

Un travail académique sur ce sujet est mené par Pascal Roduit, responsable de pôle au GREA et coordinateur de la CRIAD. Il sera discuté plus avant lors d’une prochaine séance.