Le Grand Conseil valaisan veut plus de protection contre les Tactilos

21.02.2025

Le Parlement cantonal valaisan a accepté un postulat transpartisan pour une meilleure protection des personnes vulnérables en lien avec les loteries électroniques. Il demande notamment au Conseil d’Etat d’intervenir pour que les personnes interdites de jeu ne puissent accéder à ces machines.

Ce postulat transpartisan (Vert·e·s/PLR/le Centre/UDC) rappelle l’ambivalence systémique des jeux de loteries : d’un côté, les cantons profitent des bénéfices redistribués des loteries, qui financent de nombreux acteurs culturels, sportifs, sociaux, etc., mais d’un autre, les joueur·euse·s et leurs proches sont impactés négativement par le jeu excessif. Les postulant·e·s soulignent à juste titre qu' »il ne faut toutefois pas oublier que cette redistribution n’est pas un acte de charité mais bel et bien une condition légale à l’exploitation des jeux de grande envergure sur le territoire romand ».

Les postulant·e·s reviennent sur l’épisode récent de l’homologation des loteries électroniques (les « Tactilos ») lors duquel l’autorité de surveillance, la gespa, a décidé que les Tactilos devaient être soumis au périmètre des jeux concernés par les exclusions. Or, la Loterie Romande a recouru contre cette décision jusqu’au Tribunal fédéral et a gagné pour une raison procédurale.

Le postulat demande au Conseil d’Etat valaisan de :

  • de dresser une liste des mesures de protection (existantes ou potentielles) afin d’user de son influence possible au sein de la LoRo et dans les organes traitant des jeux d’argents au niveau intercantonal afin que les impératifs en matière de protection des personnes vulnérables et dépendantes soient pris en compte dans la stratégie d’entreprise de la LoRo.
En matière de loteries électroniques, en particulier, le postulat demande de :
  • mettre en place, comme préconisé par l’autorité intercantonale de surveillance des jeux d’argent (GESPA), des exigences légales permettant de détecter et d’exclure les joueurs qui jouent au-delà de leurs moyens, comme cela se fait pour les casinos et les jeux en ligne.
  • que le Conseil d’Etat engage des discussions avec la CRLJ (conférence romande de la loterie et des Jeux) pour que les loteries électroniques ne soient plus accessibles aux personnes interdites de jeux afin de protéger ces personnes vulnérables.

Ce postulat a été accepté par le Grand conseil valaisan et est donc transmis au Conseil d’Etat pour réponse.