La Loi fédérale sur les jeux d'argent (LJAr) prévoit deux façons dont l'interdiction de jeu peut s'appliquer (art. 80 al. 3) : soit la personne interdite de jeu ne peut pas accéder aux jeux concernés, soit elle peut y jouer mais les gains réalisés au-delà d'un certain seuil ne sont pas versés. Dans sa décision du 9 septembre 2021, la GESPA demande à la LoRo d'inclure les loteries électroniques dans les jeux concernés par l'interdiction, mais lui laisse le choix de la manière. C'est sans surprise que la LoRo a fait le choix de la deuxième option, soit le non-versement des gains au-delà d'un seuil aux personnes interdites de jeu.
Dans un article paru dans le Matin Dimanche, on apprend que la Loterie Romande souhaite fixer ce seuil limite de versement des gains à 1'000 francs. Or, seuls quelques centaines de tickets gagnants sur plusieurs dizaines de millions dépassent les 1'000 francs de gain. La GESPA a donc imposé une limite à 50 francs, provoquant le recours de la LoRo.
Le GREA soutient évidemment la décision de la GESPA mais espère que ce sera l'option "classique" de l'interdiction d'accès aux jeux qui sera finalement mise en place. Jusqu'ici, tous les jeux soumis à exclusion utilisent ce système et il ne serait pas juste de créer une deuxième classe de l'exclusion pour les Tactilos. Laisser les personnes dépendantes jouer, et ne pas leur verser leurs gains ressemble à une punition. La protection des joueuses et des joueurs doit passer avant les profits de la Loterie Romande.