Fondé en 2011, le TEDI est un réseau européen d’analyse des drogues, comptant 20 représentants provenant de 13 pays européens distincts : l'Autriche, la Belgique, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovénie, l'Espagne, la Suisse, les Pays-Bas, la Finlande et le Royaume-Uni. Ce réseau privilégie une approche collaborative, favorisant le partage d'expériences et de données afin d'améliorer les programmes de santé publique, la prévention et la réduction des risques liés à la consommation de substances. Son rôle va toutefois au-delà de ce seul partage d’expériences, puisque ce projet produit aussi un système d’alerte et permet une surveillance de l’évolution du marché en Europe.
En Europe, l'accès aux services de Drug Checking se fait principalement via des permanences ouvertes à des horaires réguliers. Il existe encore peu de services mobiles disponibles. Le Royaume-Uni est aujourd’hui l'un des seuls pays européen à offrir un service qui propose aux personnes d’envoyer leurs échantillons par la poste via Wedinos. La France et l'espagne propose également ce type de prestations. Toutefois, comme la pratique du Drug Checking demeure inégale en Europe, un peu plus de la moitié des échantillons analysés dans le cadre de ces rapports proviennent de deux services basés en Espagne et au Royaume-Uni. Les échantillons d'héroïne et de méthamphétamine proviennent principalement de services de Drug checking situés dans des salles de consommation.
Dans une interview, Guy Jones, principal auteur de ces études, souligne que les tendances sont généralement stables pour la plupart des substances, à l'exception de la cocaïne et de la MDMA, dont la pureté a augmenté, créant ainsi un risque de surdose involontaire pour les consommateurs et consommatrices non informé·e·s. De plus, des préoccupations majeures persistent quant aux conséquences des changements dans l'approvisionnement de l’héroïne en provenance d'Afghanistan, qui pourrait potentiellement entraîner une transition vers les opioïdes synthétiques, comme cela a été observé en Amérique du Nord au cours de la dernière décennie. Enfin, selon les données recueillies, l'offre de substances reste relativement homogène sur l'ensemble du continent, bien que l'on note une prévalence plus élevée de la consommation d'amphétamines en Europe de l'Est.