Il faut financer la réduction des risques partout dans le monde

Depuis longtemps, la réduction des risques est une mesure clé de limiter l’incidence du SIDA dans les pays à revenu intermédiaire ou faible. Malgré un engagement des pays en vue d’éradiquer le SIDA d’ici à 2030, les mesures de réduction des risques restent trop mal financées.

Harm Reduction International a récemment publié un rapport sur le financement des mesures de réduction des risques dans les pays à revenu intermédiaire ou faible. L’organisation souligne que le nombre d’organisme internationaux investissant dans la réduction des risques reste faible, que la dépendance à l’égard du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) s’accroît et que le financement de la réduction des risques est vulnérable aux changements de priorités des donateurs et donatrices. Le financement national de la réduction des risques est encore plus fragile, et le manque de données empêche la société civile de surveiller les niveaux de financement et de demander des comptes aux gouvernements.

Pourtant, les initiatives locales et communautaires, notamment quand elles sont menées par des personnes concernées, regorgent d’idées et font preuve de leur efficacité. Ici, le financement n’est pas le seul facteur à prendre en compte. Il convient également de travailler à la régulation des drogues, en passant si nécessaire par la dépénalisation, notamment en finançant le travail de plaidoyer.

Les constats clés du rapport disponible en ligne sont les suivants :

  • Le financement de la réduction des risques ne représente que 6 % des besoins estimés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
  • Les réponses communautaires à la drogue sont efficaces, mais il n’existe actuellement aucun moyen de demander des comptes aux organismes donateurs sur le financement des organisations communautaires.
  • Les financements nationaux identifiés pour la réduction des risques ont diminué.
  • Il y a peu de preuves de la durabilité des réponses nationales en matière de réduction des risques, en particulier après le retrait des donateurs et donatrices.
  • Le financement de la réduction des risques a été affecté par l’abandon de financements bilatéraux au profit de financements multilatéraux.
  • Le Fonds mondial reste le principal donateur pour la réduction des risques, mais il a besoin de mécanismes de financement supplémentaires pour accroître le financement de la réduction des risques.