L’Afghanistan produisait plus des quatre cinquièmes de l’opium mondial en 2022. Aujourd’hui, la chute est drastique, certaines provinces voyant leur production divisée par cent. Ce changement radical, dans un pays gouverné par les talibans, documenté par images satellites est rapporté dans un article du Telegraph.
L’ONG Transform Drug Policy analyse l’impact potentiel de cette situation. Les conséquences pour le marché mondial des drogues sont imprévisibles, entre des scénarios évoquant une production potentiellement accrue dans d’autres pays comme le Mexique ou le Myanmar. D'autres évoquent encore l’optique de l’arrivée de produit de synthèse comme le fentanyl ou un report de consommation vers d’autres substances comme la cocaïne ou les benzodiazépines. La pureté des produits pourrait également chuter. Le dernier scénario évoqué table sur l’impossibilité de maintenir l’interdiction de cultiver. Ces produits, à l’usage médical essentiel, ont des profils de risque sensiblement plus élevé quand ils sont gérés par des mafias. Le marché ne devrait pas ressentir les effets de ce changement avant environ un an et demi, car l’opium se conserve facilement.
Les risques sont importants si les scénarios les plus pessimistes se concrétisent, avec une augmentation des surdoses potentielles chez les personnes consommant ces substances. La réduction des risques et le monitorage devraient être renforcés pour anticiper ce phénomène sous nos latitudes, comme le souligne Transform. Encore une fois, la Guerre à la drogue, menée par des gouvernements extrémistes, présente des risques importants en matière de santé publique. Loin de constituer une solution efficace, ces mesures sur l’offre ne fonctionnent jamais, seule une approche de santé publique et de réduction des risques peut offrir des perspectives positives.