Alors que l’un des parcs de la petite ville de Coire – environ 40’000 habitant·e·s – est devenu l’une des plus grandes « scènes de la drogue » du pays, comme le relatait déjà la RTS l’année passée, la situation semble loin de s’améliorer, avec une consommation croissante de crack dans l’espace public.
C’est dans ce contexte que le dicastère des Affaires sociales de la ville des Grisons a soulevé l’option de la prise en charge thérapeutique avec prescription de cocaïne, ce qui permettrait de diminuer le stress des personnes qui sont en constante recherche du produit, et de pacifier la situation, tel que le souligne la RTS dans un récent reportage.
Ce n’est pas la première fois que ce type de solution fait l’objet de réflexion. La ville de Berne avait accepté l’année passée le postulat d’une élue de la Gauche Alternative pour un projet de distribution contrôlée de cocaïne face à l’impasse de la stratégie répressive. D’autres villes en Suisse y réfléchissent, comme Lausanne, ainsi qu’à l’international, par exemple Amsterdam.
Même si cette pratique n’est pas encore légale dans le cadre helvétique, de plus en plus de spécialistes et d’institutions estiment que l’accompagnement thérapeutique avec remise de cocaïne pourrait être expérimenté, à l’instar de la Commission fédérale pour les questions liées aux addictions (CFANT).
Reste aussi à dissiper des confusions et malentendus encore très courants, notamment entre dépénalisation à des fins thérapeutiques et légalisation, comme en témoignent certains propos durant la récente émission Infrarouge consacrée à ce sujet.
À ce titre, Barbara Broers, vice-présidente de la CFANT, met l’accent sur la régulation stricte de la substance, et sur sa prescription contrôlée dans un cadre médical, à la manière de la prescription d’héroïne, depuis les années 1990, pour les personnes qui ont une dépendance sévère à ce produit.
En définitive, il ne faut pas perdre non plus de vue que les « scènes ouvertes » et autres « crise du crack » sont surtout la manifestation visible de problématiques d’exclusion sociale et de précarité latentes et enfouies, comme le rappelle Maxime Mellina dans son récent édito.