Cette rencontre a permis aux membres de la Plateforme de mieux comprendre ce phénomène complexe, notamment à travers les définitions juridiques de l’article 4 de la Convention du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains (CTEH) et de l’article 3 du Protocole de Palerme. Pour qu’une situation soit considérée comme un cas de traite, trois éléments doivent être réunis :
Ce phénomène reste toutefois difficile à détecter. Les signaux sont souvent discrets : rapports de pouvoir déséquilibrés, conditions de travail abusives, dépendance économique ou manipulation affective.
Depuis sa création en 2014, Astrée met en lumière la diversité des formes que peuvent prendre l’exploitation et la traite dans le canton de Vaud. Elle œuvre à identifier et soutenir les victimes, en leur offrant un hébergement sécurisé et un accompagnement adapté. Par ailleurs, l’association mène des actions de sensibilisation auprès des professionnel·x·les afin de leur donner des clés pour la détection de situation de traite potentielle ainsi que de plaidoyer auprès des institutions.
Malgré les progrès, la lutte contre la traite en Suisse reste fragmentée. Seuls quelques autres cantons romands ont mis en place des dispositifs dédiés permettant d’identifier les situations et accompagner les victimes. Toutefois, les moyens fédéraux restent limités et la formation des magistrats ainsi que la sensibilisation du grand public sont encore insuffisantes. Par ailleurs, la législation peine parfois à protéger efficacement les victimes : celles-ci doivent souvent porter plainte pour bénéficier d’un permis de séjour temporaire, une étape difficile qui peut les exposer à des pressions et à des traumatismes supplémentaires.