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Lors de leur précédente prise de pouvoir en 1996, les talibans avaient interdit la production et le commerce d'Opium, en partie pour des raisons idéologiques et religieuses. Cela avait conduit à une chute de la production mondiale et un recul de la disponibilité d'héroïne sur le marché mondial, notamment durant l'année 2000. Cette politique avait coûté au mouvement islamiste des appuis dans les campagnes, et les avait privés de revenus importants. Cette politique ne sera certainement pas reconduite.

Jusqu'à cet été, le gouvernement afghan et ses alliés avaient largement profité de la manne du trafic d'opium. Pendant la période d'occupation des États-Unis et de leurs alliés, la production avait continué d'augmenter. Les talibans sont en train de reprendre l'entier de ce commerce, en y ajoutant de nouvelles techniques de production modernes. Soucieux de leurs marges, ils développent également une filière de Crystal Meth, profitant d'une herbe qui pousse dans leurs montagnes rocailleuses, l'Ephedra. Cette plante, qui produit de l'éphédrine, peut leur donner un avantage économique sur les autres cartels, aux Amériques et en Asie du Sud, qui utilisent des composants chimiques plus onéreux. En 2020 déjà, l'Observatoire européen des Drogues (EMCDDA) mettait en lumière le phénomène.

L'Afghanistan risque donc de rester un narco-État, controlé par l'argent de la production et des trafics. Tout indique donc que de l'Afghanistan va continuer à approvisionner le marché mondial de drogues. L'arrivée de quantités nouvelles de Crystal Meth pourrait avoir des conséquences dans les prochaines années.