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Refus par le National des projets pilotes sur le cannabis

12.06.2018

Le Parlement a refusé les projets pilotes des villes à une courte majorité, 96 à 93 voix, le 11 juin. Le GREA appelle le Conseil fédéral à un sursaut de leadership.

L’échec de la motion Zanetti (PS/SO) sur les projets pilotes sonne comme un nouvel échec dans l’histoire mouvementée du cannabis en Suisse. De manière incompréhensible, le Conseil national a refusé ce lundi 11 juin de modifier la LStup, modification qui devait permettre aux villes de mener des expériences pilotes sur le cannabis. Ce projet visait à améliorer nos connaissances des alternatives au marché illégal, afin d’avancer prudemment, de manière pragmatique, vers de nouveaux modèles susceptibles de réduire les problèmes pour tout le monde.  Il s’agissait pourtant simplement de poursuivre une politique des petits pas, basée sur la recherche et qui a fait ses preuves. Cette politique a valu à la Suisse la reconnaissance, voire l’admiration de ses voisins.

Le GREA exprime sa profonde déception. Le consensus semblait à portée de main, pour soutenir les villes dans leurs efforts. Au dernier moment, il semble que les réflexes pavloviens face à la drogue aient repris le dessus, au détriment de la science et de la volonté de mieux connaître les effets de possibles mesures alternatives. La Suisse s’inscrit surtout à contre-courant de l’évolution mondiale sur le sujet qui suit un mouvement d'abolition de la prohibition dans les pays occidentaux.

Pour les villes, confrontées dernièrement aux questions que pose le deal de rue, il s’agit d’un véritable camouflet. Elles se voient refuser des solutions pour régler leur problèmes. Devant ce nouvel échec du Parlement, il est temps d’avancer face à une situation de plus en plus délicate sur le terrain. Au début des années 90, le Conseil fédéral a su s’allier avec les grandes villes de ce pays pour imposer de nouvelles solutions. Cette alliance, 20 ans plus tard, doit absolument être réactivées pour permettre à tous d’avancer et de trouver de nouveaux compromis, susceptibles de réduire les problèmes pour l’ensemble des parties prenantes. Sans intervention énergique du Conseil fédéral, il est à craindre que notre pays s’enfonce encore un peu plus dans une crise du marché des drogues, pourtant évitable.