Record de bénéfices pour la Loterie Romande en 2022

Non seulement la Loterie Romande a rattrapé son niveau d'avant la pandémie de Covid-19, mais ses revenus de 2022 le dépasse désormais : en 2019, son produit brut des jeux (soit le total des sommes dépensées par les joueuses et joueurs moins leurs gains) avait dépassé pour la première fois le pallier des 400 millions de francs. En 2022, après deux ans de recul lié à la pandémie, les joueuses et les joueurs ont ainsi perdu 435,5 millions de francs chez la Loterie Romande.
Tous les jeux sont concernés par une augmentation du PBJ, excepté les billets à gratter, qui connaissent une petite baisse. Les augmentations les plus importantes se situent au niveau des paris sportifs et de la loterie électronique (les Tactilos). Pour ce dernier type de jeu, en 2021 le PBJ était de CHF 35 millions : en 2022 il atteint les CHF 62 millions soit presque le double! Pendant ce temps, les professionnel·le·s, les joueurses et les joueurs attendent toujours sur le Tribunal des jeux d'argent qui devra départager la Loterie Romande et la Gespa concernant l'interdiction de jeu sur ces loteries électroniques.
Concernant les paris sportifs, ceux-ci connaissent une hausse continue depuis 2018, année de l'introduction de l'offre "Jouezsport!". Cette année-là, les parieuses et les parieurs avaient perdu 12 millions de francs ; en 2022, année de la Coupe du monde de football, notamment, leurs pertes s'élèvent désormais à 41 millions de francs. La hausse des revenus des paris sportifs est particulièrement inquiétante pour les professionnel·le·s des addictions dans la mesure où il s'agit d'une offre particulièrement à risque en termes de jeu excessif. Ainsi, dans la dernière enquête eGames publiée ce début d'année par Addiction Suisse et le GREA, 18% des parieurs et parieuses en ligne présentent un comportement de jeu à risque ou problématique, soit presque 1 personne sur 5.
Si la Loterie Romande et les médias se réjouissent de ce résultat qui permettra de soutenir des milliers d'organisation sportives, culturelles et associatives, le GREA tient à rappeler que ce soutien est possible grâce aux pertes et à la détresse d'une part croissante de joueuses et de joueurs excessifs, qui, même s'ils représentent une minorité de joueurs, contribuent à environ un tiers du produit brut des jeux.