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Projets de recherche de l'EPFZ financés par Philip Morris: vives critiques des associations de prévention du tabagisme

08 Février 2024  
08.02.2024

L’Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT Suisse) pointe du doigt deux projets de recherche menés par l’École polytechnique fédérale de Zürich (EPFZ) en partenariat avec Philip Morris. Ces études portent sur les méthodes d’analyse en matière de toxicologie et non sur la nocivité de tel ou tel produit du tabac. Toutefois, alors qu’historiquement les rapports entre l’industrie du tabac et la recherche sont tendancieux, les critiques sont vives.

C’est en parcourant le site internet de Philip Morris que l’AT Suisse a découvert deux projets de recherches de l’EPFZ financés à hauteur d’un million de francs entre 2017 et 2021. Comme le souligne la RTS, cette collaboration est également affichée sur plusieurs pages web, dont celles de revues scientifiques, où l’on apprend que des chercheurs/euses du géant du tabac ont contribué à la conception et à la supervision de l’un des deux projets. Cela n'a pas manqué de susicter de vives critiques dans les milieux de prévention du tabagisme.

Philip Morris et l'EPFZ rejettent les critiques et ont déclaré, à travers leurs services de presse, qu'il s'agit d'"allégations infondées" d'un côté, et que l'intégrité scientifique a été garantie de l'autre. Des perspectives qui invitent à se réinterroger sur ce qu’est réellement l’ « intégrité scientifique ». Le débat est au moins lancé.

Dans tous les cas, cela n’a pas manqué de faire réagir les associations qui s’engagent dans la prévention contre le tabagisme, d’autant plus dans un contexte historique d’influence, voire d’ingérence, de l’industrie du tabac dans la recherche scientifique, et sans oublier le fait que la Suisse fait office de véritable « cancre » en matière de prévention du tabagisme, tel que le relatait Le Temps dans un article publié fin 2022.

La tendance ne semble pas s'inverser, au vu des résultats de l'Indice d’ingérence de l’industrie du tabac 2023 dans lequel la Suisse se retrouve à nouveau à l'avant-dernière place du classement. Étant donné un plus grand nombre de pays pris en compte, et une stagnation de la Suisse à la même place d'une année à une autre, on peut même parler de recul, comme l'indique AT Suisse.