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Les retombées économiques du cannabis: nouvelle étude de l'Université de Genève

21.06.2022

Selon une étude menée par l'Université de Genève (UNIGE), l'ensemble des revenus générés par le marché du cannabis en Suisse représente un chiffre d'affaires d'un milliard de francs par an, dont une large partie profite au marché illégal. L'étude montre également que les revenus économiques générés seraient considérablement modifiés si des formes alternatives de régulation étaient appliquées.

Les résultats avancés par l'étude se fondent sur l'analyse des revenus économiques générés par le marché du cannabis, sur la base de la consommation annuelle en Suisse. Environ 56 tonnes de cannabis (marijuana et haschisch) sont consommées chaque année par les Suisses et les Suissesses. Grâce à ces chiffres, l'étude estime que le cannabis génère en Suisse un chiffre d’affaires annuel d’environ un milliard de francs. Les emplois issus de l'activité économique du marché du cannabis sont estimés à environ 4 400 équivalents temps plein. Dans l'état actuel de la situation, les recettes et les emplois générés profitent dans une très large mesure au marché illégal.

L'étude montre également que les retombées économiques du cannabis seraient largement modifiées si des formes alternatives de régulation étaient appliquées. La recherche analyse trois scénarios différents: le scénario Cannabis Social Clubs (CSC), un scénario de "haute réglementation" et un scénario de "marché libre". Dans tous les cas, les recettes fiscales seraient considérablement augmentées en regard de la situation actuelle.

Le Dr. Oliver Hoff, auteur de l'étude, avance le constat suivant: « les résultats des simulations montrent que la réglementation actuelle produit un résultat très inefficace pour la Suisse d’un point de vue économique. Alors que les marges artificiellement élevées profitent surtout aux actrices et acteurs opérant dans l’illégalité, les consommateur·trices souffrent d’un manque de transparence et de qualité des produits. Le système de santé et la prévention ont beaucoup plus de mal à accéder aux consommateur·trices problématiques et l’État n’a pas d’accès au marché en termes de régulation, de fiscalité et de politique de santé ».