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Les chefs de police prônent la décriminalisation des drogues

08 Septembre 2020  
08.09.2020

Au Canada, de plus en plus de voix s'élèvent pour demander de décriminaliser l'usage personnel de drogues. Un empressement renforcé par la pandémie de COVID-19 et la hausse des overdoses d'opioïdes. Les chefs de police à leur tour recommandent la décriminalisation et mettent ainsi la pression sur le gouvernement pour cesser la guerre à la drogue.

Procureurs, professeurs, médecins... Les derniers à apporter leur voix au débat sont les policiers de l'Association canadienne des chefs de police (CACP). Dans un rapport, elle reconnaît que la consommation de drogues est un enjeu de santé publique. "Être accro à une substance contrôlée n’est pas un crime et ne devrait pas être traité comme tel", cette citation est reprise sur Radio Canada. Arrêter des individus pour possession simple de drogues illégales n'est pas efficace et ne sauve pas des vies, dit encore l'association.

Les procureurs, comme on peut lire dans un autre article de Radio Canada, ont reçu cet été une nouvelle directive qui change complètement leur approche. Il s'agit d'éviter de lancer des poursuites criminelles pour des délits de possession simple de stupéfiants, sauf dans les situations où la sécurité publique est sérieusement en jeu. La décriminalisation ne serait qu'un début de réponse à la hausse des morts par overdoses d'opioïdes.

Le Canada a connu environ 4'000 décès liés aux opioïdes par an depuis 2017. Le fentanyl et d'autres drogues puissantes sont désormais profondément ancrées dans le marché noir de l'héroïne. Les chaînes d'approvisionnement sont perturbées par la pandémie de COVID-19 et semblent être à l'origine d'une surabondance de drogues bon marché et puissantes, ce qui augmente le nombre de décès. Une meilleure production rend les méthamphétamines moins chères et plus puissantes qu'auparavant. Certains signes indiquent, selon le média Vice, que la crise est sur le point de devenir incontrôlable.