L’emprise du lobby du tabac en Suisse

03.11.2021

Dans presque aucun autre pays du monde le lobby du tabac n'a autant de marge de manoeuvre qu'en Suisse. C'est ce que montre le dernier indice mondial du tabac qui mesure les efforts des gouvernements pour lutter contre l'ingérence de l'industrie et protéger la population. La Suisse arrive en effet avant-dernière, avant la République dominicaine et après le Japon et l'Indonésie.


La Suisse est un pays qui n'a pas ratifié la Convention-cadre de l’OMS sur la lutte anti-tabac. Comme les quatre autre pays dans ce cas, elle défend une politique libérale et "soutient les entreprises du tabac en leur offrant des incitations, en soutenant une législation favorable à l'industrie (...)" dit le rapport.

En effet, sur l'ensemble des "items" identifiés, la Suisse arrive avant-dernière des pays bons élèves. Elle est spécifiquement en queue de peloton sur l'ingérence de l'industrie du tabac lors du développement des politiques sanitaires, sur l'entretien de contacts "non nécessaires" du gouvernement avec l'industrie du tabac, sur le manque de transparence, sur la subsitance de conflits d'intérêts.

Le rapport pointe la Suisse qui "autorise les employés des compagnies de tabac à être élus comme membres de l'Assemblée fédérale sans quitter leur emploi". Aucune règle ne s'oppose non plus à la participation de représentants de l'industrie à l'élaboration des politiques, c'est le cas aujourdu'hui. Enfin, le refus à interdire la publicité du tabac contribue aussi à finir le bonnet d'âne de la Suisse.

Cette année, l'indice a pris comme pays d'analyse les Philippines (voir le graphique), qui rappelons-le, sont mieux classées que la Suisse dans l'index général.

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