News

Certaines analyses et comptes-rendus ont mis en lumière quelques faits marquants. On a pu observer tout d’abord un engagement significatif de la société civile qui s’est traduit par l’organisation de nombreux évènements en marge de la 66e session, tel que le signale l’équipe de Drugreporter dans un article traduit en français et publié par la Fédération Addiction. Les rapports de ces sessions parallèles sont disponibles sur le blog de la CND (en anglais).

Un épisode notable a été la prise de parole de Volker Türk, l'actuel Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. Pour la première fois dans l'histoire de la CND, M. Türk a reconnu que la guerre contre les drogues est un échec. Comme le souligne l’ONG colombienne Dejusticia (en espagnol), cette intervention de poids met encore davantage en lumière les failles d’un système international basé sur la prohibition, et dont les politiques répressives ont des impacts extrêmement négatifs sur la santé publique et la sécurité.

L'intervention de la Vice-ministre des Affaires multilatérales de Colombie - qui présidait la session - n'est également pas passée inaperçue. Laura Gil indique que l'échec de la guerre contre la drogue en Colombie, alors que le pays a suivi au pied de la lettre le modèle prohibitionniste durant des décennies, est représentatif de l'échec du système dans son entier. En dépit des saisies de drogues destinées aux marchés nord-américain et européen, du démantèlement de nombreux laboratoires clandestins, de l’arrachage ou de la fumigation au glyphosate d’hectares de champs de coca, on observe une augmentation historique des flux de cocaïne.

Ces faits sont révélateurs et s'inscrivent dans la continuité des tensions qui traversent le système de contrôle des drogues des Nations unies ces dernières années. Rappelons à ce sujet que le GREA avait réalisé en 2021 une analyse de l'évolution du système international de contrôle des drogues sur mandat de l'OFSP. On y trouvera certaines pistes de réflexion.