Alors que la cocaïne arrivait principalement en Europe depuis la péninsule ibérique, il semble que les routes passent désormais par le nord de l'Europe, via des containers afrétés vers les ports d'Anvers, de Rotterdam ou de Hambourg. Europol et l'UNODC soulignent dans un rapport conjoint que ce changement peut être lié à l'émergence d'un nouveau marché compétitif en Colombie, alors que les Farc ont rendu les armes en 2016. Les Farc avaient une gouvernance qui contrôlait une partie du marché. Désormais, les groupes criminels européens s'approvisionnent directement auprès de gangs colombiens divers et compétitifs. Des saisies très importantes laissent à penser que le marché évolue.
BBC mundo a mené une enquête (en espagnol) en Colombie pour expliquer comment ce pays arrive à produire plus de cocaïne avec moins de coca. Les temps des quasimonopoles, comme ceux des FARC ou de Pablo Escobar sont passés. Désormais il y existe un marché extrêmement varié et concurrentiel. Ce qui ne change pas, c'est que la guerre à la drogue constitue toujours une manne importante pour le gouvernement colombien, avec le soutien des États-Unis qui a dépensé 11 000 millions de dollars dans la guerre à la drogue. Néanmoins, le marché s'est professionnalisé et industrialisé, l'efficacité de la production augmente et moins de feuilles de coca sont nécessaires pour produire une quantité plus importante de substance. En outre, le prix de l'or a baissé, ce qui rend le marché de la cocaïne comparativement plus attractif pour une partie des orpailleurs, à la recherche d'autres sources de revenus.