L’arrestation d’un narcotrafiquant est-elle synonyme d’affaiblissement du trafic?

L’un des plus importants narcotrafiquants colombiens, Dairo Antonio Usuga dit « Otoniel », a été arrêté par les autorités du pays. Il s’agirait du coup le plus dur porté au trafic de drogue en Colombie, selon son président. Toutefois, la perspective historique tend à montrer qu’un changement de modèle et la régulation constituent des moyens efficaces de diminuer le marché noir, plus que des "coups de filet" ponctuels.


L’arrestation a eu lieu lors d’une opération conjointe de la police et de l’armée au nord-ouest du pays, près de la frontière panaméenne, avec un soutien nord-américain et britannique, tel que l’a relaté la presse colombienne et internationale. 

Le président colombien, Ivan Duque, a salué l’arrestation, en soulignant qu’il s’agit du « coup le plus dur qui ait été porté au trafic de drogue en ce siècle dans notre pays (…), seulement comparable à la chute de Pablo Escobar » (cité par Le Monde). 

Si la dureté du coup porté ne fait pas de doutes, le GREA émet certaines réserves quant à la cible. Le coup affaiblira indéniablement le Clan du Golfe, l’organisation dirigée par le narcotrafiquant en question, mais en va-t-il autant pour le trafic de drogues ?

Ivan Duque nous donne des pistes de réflexion en nous rappelant la chute de Pablo Escobar en 1993. Cette dernière a-t-elle signifié pour autant un affaiblissement du trafic de drogue ? Il n’en est rien. L’évolution du trafic international de cocaïne montre au contraire un marché dynamique et en plein essor, signe qu’il est temps d’envisager d’autres solutions que la prohibition.

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