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La Migros restera sans alcool

17.06.2022

Plus de 630'000 de personnes se sont rendues aux urnes du géant orange pour voter sur l'introduction (ou non) de l'alcool à la Migros. Le résultat est sans appel : les 10 coopératives Migros resteront sans alcool. Une bonne nouvelle pour les personnes dépendantes et pour la santé publique, puisqu'un OUI aurait représenté plus de 900 nouveaux points de vente. Pour autant, le GREA rappelle que de nombreuses mesures politiques sont encore à prendre. 

Les 10 coopératives Migros ont refusé la vente d'alcool à la Migros, avec des résultats allant de 55 à 80% de NON. Si la mobilisation des 630'000 personnes qui sont allées voter et le débat public généré autour de l'alcool sont réjouissants, le GREA rappelle que la discussion sur l'alcool doit avoir lieu dans un cadre politique plus large et que de nombreux efforts restent à faire. 

Invité au débat Infrarouge consacré à la vente d'alcool à la Migros la semaine précédente, le GREA a rappelé que :

  • L'encadrement et les restrictions de vente sont des mesures de prévention structurelle dont la responsabilité ne devrait pas reposer sur la grande distribution mais bien au niveau politique. Aujourd'hui, ce sont les cantons qui sont responsables d'encadrer la vente d'alcool, ce qui donne lieu à 26 réglementations différentes dans notre pays. 
  • Les restrictions de vente sont une mesure efficace, mais il en existe d'autres qui ne donnent pas entièrement satisfaction aujourd'hui, notamment dans les domaines du marketing et de la vente en ligne. L'OMS rappelait récemment que le marketing numérique de l'alcool est encore bien trop faiblement réglementé en Europe. Une étude menée par la Croix-Bleue sur les achats-tests effectués en ligne révélait que 100% de l'alcool acheté par des mineurs sur le site de la Migros leur avait été livré. 
  • Les moyens alloués à la prévention sont nettement insuffisants. L'alcool est le psychotrope qui génère le plus de dommages sur la santé, selon de nombreuses études, mais les recettes des taxes sur l'alcool ne reviennent que très peu aux acteurs de la prévention. Le GREA demande une réflexion politique globale sur la fiscalité des addictions et de la prévention. Dans le cadre précis de l'alcool, une part de 10% des taxes sur la bière devrait être allouée à la prévention, comme c'est le cas pour les boissons distillées.