Kamala Harris, atout majeur de la décriminalisation aux USA
Que se passera-t-il le 3 novembre prochain aux USA ? Nul ne peut le dire aujourd'hui mais si Joe Biden est élu, il prendra avec lui comme vice-présidente l'ancienne procureure générale de Californie et sénatrice pour cet Etat depuis 2017, Kamala Harris.
Cette femme aux origines indo-jamaïcaines est engagée depuis de nombreuses années pour la dépénalisation des drogues. Kamala Harris est le principal sponsor du projet MORE pour Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement (article de Newsweed - janvier 2020), qui retirerait le cannabis de la liste des substances contrôlées et supprimerait les casiers judiciaires liés au cannabis, et aujourd'hui suspendu. Elle a déclaré: « sous une administration Biden-Harris, nous décriminaliserons l'usage de la marijuana et supprimerons automatiquement toutes les condamnations pour usage de marijuana et mettrons fin à l'incarcération pour simple usage de drogue ».
La légalisation du cannabis n’a pas été un argument de campagne de Barack Obama à la différence de Justin Trudeau pour le Canada, qui avait davantage un objectif de décriminalisation. Quoi qu’il en soit, depuis sa prise de position progressiste en comparaison de ses prédécesseurs, 11 États des Etats-Unis ainsi que le District of Columbia (environ 93 millions de citoyens) ont aujourd’hui donné un statut légal au cannabis (usage traditionnel et médical), sans oublier que 22 autres Etats (130 millions d’habitants) permettent l’usage médical. Obama estimait que, comme pour le mariage homosexuel, la légalisation du cannabis à l’échelle fédérale ne saurait tarder. Aujourd'hui, c'est au tour de son ancien vice-président de prendre le relais.
Joe Biden se confronte à Donald Trump lors de la prochaine élection présidentielle. En raison de son âge et de son histoire familiale, il n’est pas encore dans une logique de légalisation, au contraire de sa colistière, Kamala Harris. La décriminalisation du cannabis, si le ticket démocrate l’emporte, sera une bonne nouvelle pour la population et permettra de réparer une injustice sociale, une importante partie des peines de prisons étant attribuées au cannabis et toujours de manière très disproportionnée aux minorités. Mais le dernier mot reviendra aux Etats qui décideront selon leur population, leur agenda et positionnement politique si le statut du cannabis doit être modifié ou non, comme cela s'est fait pour le cannabis thérapeutique. En 2019, malgré qu'elle est encore illégale sur le plan fédéral, la marijuana à usage thérapeutique est légale dans 33 Etats.