Jeux vidéo : la Suisse protège-t-elle suffisamment les jeunes ?

20.10.2023

Le GREA et Addiction Suisse ont publié ce mois d'octobre leur recherche sur les jeux vidéo gratuits (free-to-play) et les risques qui y sont liés, notamment en matière d'endettement. Notre communiqué pointait particulièrement l'aspect problématique des loot boxes et demandait l'adoption de mesures. L'occasion de débattre dans Forum sur la protection des mineurs dans les jeux vidéo en Suisse.


Le 3 octobre dernier, le GREA et Addiction Suisse ont publié l'étude "Les jeux vidéo Free-to-play: entre jeux vidéo et jeux de hasard et d'argent". Les résultats montrent que si globalement, les jeux vidéo gratuits avec achats intégrés posent peu de problèmes, les loot boxes (ou "coffres à butin" en français) entrainent d'autres difficultés. Ainsi, dans le panel étudié, il ressort que 19% des joueurs et des joueuses qui ont acheté des loot boxes dans les 12 mois précédant l'enquête ont déclaré avoir dépensé plus d'argent qu'ils ne pouvaient se le permettre dans les jeux vidéo et 7% ont déclaré avoir des problèmes financiers à cause des jeux vidéo. 

Et pour cause : les loot boxes fonctionnenent et ressemblent à s'y méprendre à des jeux d'argent. Le contenu du coffre ou du paquet n'est pas connu à l'avance lors de l'achat et le résultat est aléatoire, ou prétendumment aléatoire, puisque des études montrent que les éditeurs de jeu vidéo utilisent des algorithmes afin de manipuler le résultat des loot boxes. La Belgique a décidé de les interdire et des discussions vont actuellement en ce sens en Espagne. 

La Suisse en fait-elle assez pour protéger les jeunes, notamment les mineurs, dans les jeux vidéo ? Invitée au grand débat de Forum, Camille Robert, co-secrétaire générale du GREA, a rappelé que le Parlement a refusé l'an dernier d'inclure les microtransactions dans la nouvelle Loi sur la protection des mineurs dans les secteurs du film et du jeu vidéo. S'il est nécessaire de faire plus de prévention comportementale, d'éduquer et d'informer les parents sur les outils à leur disposition, dont le contrôle parental, elle a rappelé que des mesures de prévention structurelles sont également nécessaires pour protéger efficacement la jeunesse.