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Jeunes, consommations et intervention précoce

23.03.2023

Publié en mars, l'enquête ESCAPAD de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montre une baisse des consommations de plusieurs substances psychoactives chez les jeunes. Toutefois, ces chiffres encourageants sont contrastés, car il existe d'importantes inégalités sociales de santé pour certain·e·s jeunes.

Publiée le 9 mars, l’enquête ESCAPAD de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) montre une baisse des consommations de plusieurs substances psychoactives, licites ou illicites, chez les jeunes, . Cette étude a été menée auprès de 23’701 jeunes sur leur consommation de tabac, de cannabis et d’alcool.

La Fédération Addiction relève ainsi que l’effort collectif des pouvoirs publics et des professionnel·le·s a porté ses fruits. Toutefois, elle souligne aussi que ces résultats encourageants sont contrastés, car, en y regardant de plus près, on observe d’importantes inégalités sociales de santé. 

En effet, cela indique que les actions ciblées vers les jeunes précaires restent fondamentales. Elle met en lumière que la classe sociale ou le parcours scolaire jouent un rôle important dans les consommations. Ainsi, les niveaux d’usage sont élevés chez les jeunes en apprentissage ou en décrochage scolaire, par rapport à ceux des jeunes scolarisé·e·s dans le secondaire. Un exemple : sortis du système scolaire, ces jeunes ont un taux quatre fois plus élevé que les élèves des lycées généraux et techniques à fumer du tabac quotidiennement (43,5 % contre 10,1%).

Ce constat attire donc l’attention, une fois de plus, sur l’importance de prendre en compte les déterminants sociaux de la santé en matière de prévention. Cela signifie que des facteurs sociaux peuvent avoir une influence déterminante sur la santé des personnes, comme le souligne l’OMS. Aussi, le GREA rappelle que la réduction des inégalités sociales en santé dépend avant tout de la lutte contre les disparités sociales et des mesures en faveur de plus d’équité.

Comme le soulève la Fédération Addiction, cela nécessite des politiques de prévention pour la santé des jeunes, avec des ressources suffisantes et pour les populations les plus à risque. Elle propose notamment d’intensifier l’intervention précoce. En effet, celle-ci est une démarche globale qui permet d’agir au plus vite auprès des personnes, afin que leur situation de vulnérabilité ne s’aggrave pas. Ceci, dans une perspective de promotion d’un environnement favorable, de développement de leur capacité d’agir et de favoriser leurs choix autonomes.