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Donnons à nos professionnel·le·s les moyens de faire face aux situations sociales difficiles

01.04.2022

Ces dernières années, plusieurs institutions sociales qui s’occupent de personnes en grande difficulté se sont retrouvées au centre de critiques très fortes, y compris dans le domaine des addictions. Ces réelles difficultés s’inscrivent dans un contexte de surcharge chronique des professionnel·le·s et de difficultés sociales majeures. Il est temps de reconnaître que notre société doit donner aux personnes et aux institutions les moyens pour travailler correctement, tels que des formations et les ressources adéquates qu’elles soient financières ou humaines, afin d’éviter une accumulation de crises.

Plusieurs scandales touchant des institutions sociosanitaires ont éclaté dans la presse en Suisse romande, y compris dans le domaine des addictions. Ces situations regrettables sont toutes à déplorer et à régler au plus vite. Cependant, les crises récentes ne proviennent pas de nulle part et des difficultés structurelles persistent sur le terrain depuis des années. La pression budgétaire se conjugue à une augmentation des besoins, plaçant parfois les travailleuses et les travailleurs ainsi que les institutions dans des situations délicates. En les sollicitant plus que jamais, la crise du Covid-19 aura ici agi comme un révélateur, mettant en lumière la fragilité du système.

Le GREA désire rappeler le travail exemplaire qui est réalisé sur le terrain, par l’immense majorité des professionnel·le·s, qui s’engagent avec compétence et dévouement auprès de personnes qui traversent des difficultés importantes. Sans ces institutions et sans les personnes qui mettent toutes leurs forces dans ce travail, la société devrait faire face à des difficultés bien plus grandes. Récemment, Avenir social a mandaté une étude sur le burn-out dans le travail social, qui fait apparaître des résultats inquiétants . D’après l’étude, 56 % des travailleur/euse·s sociaux/ales ont assisté à une aggravation des difficultés des bénéficiaires de leurs prestations. Un quart des professionnel·le·s sondé·e·s ont en outre indiqué que la pandémie de Covid-19 a eu un effet négatif sur leur état de santé. En continuant à charger des équipes fatiguées, les dérapages peuvent augmenter.

Le domaine sociosanitaire n’a jamais reculé devant les défis et la difficulté. Son cœur de métier consiste à aller à la rencontre des situations les plus complexes et douloureuses. Grâce à la recherche, à la formation, et au soutien des pouvoirs publics, la qualité des services demeure élevée et il y a de quoi être fier du professionnalisme observé sur le terrain. Par contre, nous devons adapter nos attentes aux moyens que nous leur donnons pour faire leur travail. L’investissement humain que nécessite la relation sociale et sanitaire doit être pris en compte. Donnons-leur les conditions-cadres qui leur permettent de s’engager au mieux auprès des populations en situation de vulnérabilité.

[1] https://www.fhnw.ch/plattformen/sozialearbeitcovid19pandemie/ergebnisse/