Décoloniser le contrôle des drogues ?

C'est la question provocante que pose TNI, dans la perspective de la décision historique de la CND sur le cannabis attendue pour décembre 2020. A cette date, les 53 Etats membres de cet organe qui président à la politique drogues de l'ONU devront décider s'ils acceptent de requalifier le cannabis dans les conventions internationales. Il s'agit de mieux refléter les connaissances actuelles, identifier les différents cannabinoïdes et, enfin, reconnaître le potentiel thérapeuthique de certains.


Transnational Institute (TNI), en collaboratoin avec IDPC, pubie deux breifings sur le cannabis qui mettent le doigt sur une problématique importante du système de prohibition, à savoir son ancrage dans la logique coloniale et ses conséquences sur le maintien de mécanismes de dépendances et de freins au développement. Ils explorent notamment les nombreuses connexions entre politique cannabis et développement ainsi que les opportunités qui pourraient s'ouvrir pour ces pays.

La dimension du développement au sud est souvent ocultée lors des débats sur les drogues en Suisse. Il s'agit pourtant de mécanismes spécialement pervers, qui peuvent maintenir des situations endémiques de sous-développement sur le long terme et perpétue un certain nombre de logiques de domination, héritées du passé. A l'heure où le monde et la Suisse questionnent son passé colonial, et parfois raciste, il est utile d'élargir notre vision du phénomène drogues à ces questions plus larges. Le débat actuel sur la prohibition doit aussi prendre en compte les problèmes fondamentaux que ce système inique fait peser sur de nombreux pays.