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Les recherches autour des usages thérapeutiques des substances psychédéliques (LSD, psilocybine, MDMA, ...) avancent rapidement. Les résultats d'une récente étude américaine d'envergure montrent les effets thérapeutiques de la psilocybine – provenant des champignons hallucinogènes – sur les troubles dépressifs. Réalisée en double-aveugle, l'étude montre qu'après trois semaines, les personnes ayant reçu de la psilocybine attestent d'une large amélioration de leur état dépressif en comparaison aux groupes ayant eu un placebo. L'étude pointe également plusieurs risques et effets secondaires que les essais tentent de prendre en compte. Alors que les essais cliniques pour l'usage de la MDMA en traitement des syndrômes de stress post-traumatiques est en phase III et est en passe d'être mise sur le marché, la psilocybine pourrait également être prochainement autorisée sous forme synthétique aux Etats-Unis.

En Suisse, plusieurs hôpitaux proposent déjà des psychothérapies assistées par psychédéliques, comme à Genève. Si ces essais sont un succès dans le traitement de dépressions sévères, les conditions d'accès restent très restreintes et empêchent un nombre important de patient·e·s d'avoir accès à ces traitements qui vont probablement largement changer le champ de la psychothérapie. Les partisan·e·s de ces substances avancent que l’approche actuelle de l’État en matière de santé mentale a échoué et que les psychédéliques naturels, qui sont utilisés depuis des centaines d’années, peuvent aider plus efficacement à traiter la dépression, le syndrome de stress post-traumatique, l’anxiété, ou encore la dépendance.

Certains Etats américains proposent en effet déjà d'élargir la disponibilité de ces substances thérapeutiques à l'ensemble de la population, dans un cadre sécurisé. Dix ans après avoir légalisé l'utilisation et la vente de marijuana, le Colorado est devenu le deuxième État des États-Unis à légaliser l'utilisation des champignons à psilocybine, en acceptant une loi sur la question. La mesure permettra aux personnes de 21 ans et plus de cultiver et de partager des champignons psychédéliques, ainsi que de créer des centres réglementés par l'État où les gens pourraient prendre rendez-vous pour consommer de la psilocybine. Ces lieux s'appellent des «centres de guérison» agréés pour donner aux clients des champignons dans un cadre supervisé, mais sans prévoir la vente au détail.