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Aspects éthiques du dopage et antidopage

Ethical_doping
12.06.2018

Faut-il accepter le dopage ou au contraire viser la tolérance zéro ? Et si une régulation était possible, quels effets aurait-elle sur l'athlète et le jeu ? Que dire de la réduction des risques ?  Une thèse apporte des éclairages à ce débat actuel.

Bengt Kayser, professeur aux facultés de médecine à l'UNIL et à l'UNIGE, propose des politiques alternatives à l'antidopage. Entre l'interdiction et la répression d'un côté et la libéralisation de l'autre, il estime qu'il y a des voies médianes. Dans sa thèse parue en mai 2018 Ethical Aspects of Doping and Anti-Doping - In Search of an Alternative Policy, il réserve une large place à la réduction des risques dans le cadre d'un assouplissement des règles antidopage qui prévalent dans plusieurs pays depuis les derniers scandales dans le cyclisme ou les JO. Le dopage, insiste-t-il par ailleurs, ne concerne pas que le sport de haut niveau.

La réduction des risques (RdR) est selon lui une piste intéressante qu'il aborde par l'angle éthique. Qu'est-ce que cela signifie pour l'athlète lui-même ? Pour les autres athlètes ? Comment la RdR influence-t-elle le jeu et, concept auquel la société est attachée, comment agit-elle sur le fair-play ? Qu'est-ce que cela veut dire pour l'être humain ?

Le spécialiste de médecine du sport fait, avec cette dernière question, aussi le parallèle avec d'autres substances qui, au fond, posent le même constat. Dans une optique de règlementation avec l'introduction de la réduction des risques, le consommateur doit pouvoir prendre des décisions en toute autonomie et en connaissance de cause. La RdR est par conséquent un bon levier pour que le sportif puisse amorcer un changement dans ces comportements.