News

Suite à la publication du rapport mondial sur les drogues 2023, l'IDPC a publié, comme chaque année, une analyse critique dudit rapport. L’IDPC commence par relever avec enthousiasme l’attention portée par l’UNODC à la relation entre drogues et atteintes à l'environnement. Une part importante du rapport traite de la question de la criminalité en lien avec la drogue dans le bassin amazonien sous l’angle de la criminologie verte. Cette nouvelle approche semble prometteuse, car elle pourrait permettre à l’UNODC d’établir des liens – manquant cruellement jusqu’à présent - avec la justice environnementale et les droits humains.

En revanche, l’IPDC déplore que dans cette édition 2023 comme pour ses précédentes, l’UNODC demeure réticente à engager une discussion sur des approches telles que la réduction des risques ou la décriminalisation des produits illicites, alors même que d’autres instances onusiennes ont, elles, passé ce cap. Le dernier rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) en est un excellent exemple.

Le rapport de l’UNODC établit le concept de crime convergent en explicitant la manière dont de nombreux crimes liés au trafic de drogues ont un impact négatif sur l’environnement et forment un « écosystème criminel ». Bien que critiquable, la discussion se concentre également dans une certaine mesure sur l'impact environnemental négatif des interventions en matière de politique des drogues.

Enfin, l’analyse de l’IDPC pointe un dilemme clé pour l’UNODC. La criminologie verte, adoptée de manière conforme aux intentions de ses fondateurs/trices (en anglais) et principaux partisan·e·s, développe une critique structurelle. Ainsi l’IPDC se demande : comment concilier cette approche avec le paradigme prohibitif défendu jusqu’ici par l’UNODC ? L’IPDC déplore que, malgré l’inefficacité évidente de la prohibition mondiale des drogues, l'UNODC reste incapable de remettre en question le système qui la soutient et d’adopter une grille d’analyse holistique pourtant nécessaire.