Ana Belén Guinea, Co-responsable d’équipe TSHM, Service de la jeunesse (DEJ), Département de la cohésion sociale et de la solidarité – Genève
Le groupe Hors-Murs a rejoint le GREA dans le courant de l’année 2003. Il est composé de travailleurs sociaux hors-murs (TSHM) impliqués dans la grande majorité des cantons latins. Cette plateforme, fédérée autour de la Charte, se définit comme un groupe de pairs engagés dans le travail social hors-murs. Le groupe accueille parfois des auditeurs et des invités. Cinq réunions d’une journée ont lieu durant l’année lors desquelles l’accent est mis sur l’analyse des pratiques, la posture éthique et la promotion du travail social hors-murs.
Cette entité est née à peu près en même temps que le réseau Dynamo International(link is external) et regroupe actuellement une centaine de TSHM tous cantons confondus. Suite à diverses rencontres de professionnels venus d’horizons très différents (addiction, jeunesse, santé), il s’est avéré pertinent de trouver un dénominateur commun autour de l’appellation « Travail social hors-murs » avec la particularité d’ « aller vers », dans la rue et les milieux de vie de personnes très exposées à diverses formes de précarité et de maltraitances. Devant l’évolution rapide d’engagement de travailleurs de rue et face au risque de voir certaines formes de dérives s’opérer sur le terrain au détriment d’une posture éthique et du lien privilégié avec des publics déjà suffisamment fragilisés et précarisés, ces réunions ont donné lieu à la production d’une charte (GREA) finalisée avec le concours de collègues en Suisse alémanique.
La plate-forme a rejoint le réseau international à l’automne 2008 afin de rejoindre d’autres espaces réflexifs, encore relativement peu nombreux dans nos contrées. Cette adhésion lui permet donc de s’enrichir des pratiques qui s’opèrent sur le plan international, de penser des formes de solidarité qui sortent des frontières helvétiques et de promouvoir le travail de rue Suisse. Ce dernier est du reste bien « accueilli » dans ce sens qu’il ne s’adresse pas, à la différence de nombreux autres pays membres, uniquement à la population jeune mais également aux adultes en prise aux dépendances et aux formes diffuses de « clochardisation ».
Toute l’histoire des TSHM romands retracée ici.
Les activités de la PF se résument par l’échange de bonnes pratiques, la rédaction de supports de formation, les séminaires de formation, la construction d’une formation, l’organisation de tables rondes et colloques et la rédaction d’articles. Il s’agit ainsi de sensibiliser l’opinion et les autorités locales, nationales et internationales sur les constats établis par les professionnels en travail de rue et, parallèlement, de pouvoir compter sur leur soutien.
En 2005, la PF a organisé une manifestation à Lausanne autour de la thématique des zones d’exclusion qui s’étendent de manière latente en Suisse; elle a fait la promotion du travail de rue en Suisse romande. En 2008, elle a organisé ses 1ères Assises à Yverdon-les-Bains, suivies d’une seconde édition à Genève en 2010. Depuis 2012, un important travail d’élaboration d’un référentiel a été mené. Celui-ci a pu être publié en 2017.