Intervention précoce (IP)

La démarche d’intervention précoce a pour but de reconnaître le plus précocement possible les premiers signes et indicateurs de problème, de clarifier le besoin d’agir afin de trouver des mesures adaptées et de soutenir les personnes concernées.

Cette approche peut être mise en place pour faire face à différentes problématiques socio-sanitaires telles que les comportements ou consommations à risques, les addictions, les troubles de santé psychique, etc., et ceci à tous les âges de la vie.

Définition

L’IP est connue des professionnel·le·s romand·e·s depuis la brochure éditée en 2010.  Celle-ci a offert un langage commun pour agir sur des situations de vulnérabilité de jeunes, par le biais de quatre phases. Ainsi, l’appropriation de ce modèle a été un socle théorique pour la mise en œuvre de projets variés dans leurs pratiques.

En 2018, sur mandat de l’OFSP, le bureau d’études Interface a analysé la situation de l’IP en matière de prévention des maladies non transmissibles et d’addictions. Sa première recommandation a été une clarification de la définition IP dont son harmonisation pour l’ensemble de la Suisse.

Aussi, sur impulsion de l’OFSP, un groupe d’expert·e·s, dont le GREA, s’est réuni de juin 2021 à juin 2022 afin de clarifier et d’harmoniser cette définition. Celle-ci est présentée dans ce site et est le fruit d’un travail collaboratif, validée par les porteurs et porteuses de la Charte IP de 2016.

Un site internet est dédié à l’intervention précoce en prenant en compte l’harmonisation de la définition : intervention précoce.

Les quatre moyens de l’IP

La notion de moyen correspond à la dimension dynamique du modèle. Celui-ci ne fait donc pas uniquement référence à une vision linéaire avec des étapes qui se succèderaient inévitablement. En effet, les diverses expériences récoltées auprès d’acteurs et d’actrices de l’IP ont montré qu’il s’agissait davantage de façons d’agir, à un moment donné, afin d’atteindre un but.

 

 

Le soutien spécialisé apparait quand les autres moyens de l’IP n’ont pu répondre de manière assez satisfaisante à une situation de vulnérabilité. Il concerne les spécialistes d’un domaine, par exemple, des addictions.

Ainsi, il poursuit l’objectif de réduire les facteurs de risque et d’augmenter les facteurs de protection.

Par ailleurs, il s’applique en général après une « appréciation de la situation » et s’adapte aux besoins spécifiques de la personne concernée.

Il ne prétend pas résoudre tous les problèmes car ceux-ci contiennent de multiples facteurs environnementaux.

Enfin, l’un de ses objectifs est de promouvoir la capacité d’agir des personnes, en contribuant à leur en donner les ressources.

 

L’appréciation de la situation implique de mettre en évidence les facteurs de protection ainsi que les facteurs de risques sur les plans bio-psycho-social. L’objectif est de clarifier la nécessité d’agir.

Cela présuppose ainsi de prendre en compte les conditions du milieu de vie où la personne évolue afin d’identifier les points à améliorer.

Concrètement, il s’agit d’approfondir les éléments de vulnérabilité observés pendant le « repérage ». Cela permet de trouver des pistes pour augmenter les facteurs de protection.

consiste à reconnaître, dans  la population, une personne qui exprimerait des signes de vulnérabilité particuliers.

 

Le repérage concerne toutes personnes proche d’un individu potentiellement en situation de vulnérabilité. Il consiste à faire attention à des signes nécessitant un soutien spécifique.

Avant tout, il doit être une démarche de questionnement et de dialogue sur un ensemble d’éléments personnels et environnementaux.

Dans le cas où une situation de vulnérabilité semble être présente, il s’agira ensuite d’avoir recours à une appréciation de l’évaluation.

a comme objectif de mettre en lumière ces signes de vulnérabilité dans l’interaction entre la personne concernée, ses proches et un professionnel. Elle permet également de déterminer – avec la personne – la nécessité et la forme possible d’une intervention.

 

L’aménagement des conditions-cadres : tout action ou soutien pour une personne dans une situation de vulnérabilité implique de s’intéresser au contexte social.

L’objectif est ainsi de renforcer les ressources collectives et individuelles, tant pour les professionnel·le·s que pour les citoyen·ne·s.

En effet, une communauté forte offre les moyens d’accompagner ses membres et limite ainsi un recours à des services spécialisés.

 

Que veut dire précoce ?

Le terme précoce ne renvoie pas à l’âge du public de l’intervention, comme c’est le cas dans le cadre de la « prévention précoce » qui ne s’adresse qu’à des jeunes enfants (pour une critique, voir Parazelli et al., 2003).

« L’enjeu est d’intervenir le plus tôt possible au stade où les problèmes sont susceptibles d’apparaître. Cela implique que peuvent être considérés comme des groupes cibles non seulement les enfants et les jeunes mais également toutes les personnes considérées comme vulnérables et/ou en situation de risque. L’intervention précoce consiste à identifier et à agir sur le problème suffisamment tôt pour le résoudre ou l’atténuer » (tiré du rapport du Groupe Pompidou, 2011).

Principes

Le modèle de l’intervention précoce se veut global et fédérateur. Il relève à la fois de la promotion de la santé et de l’intervention. Son caractère subsidiaire fait que l’intervention précoce s’accompagne d’autres formes de soutien en amont.

Un modèle global et fédérateur

Il fournit un cadre conceptuel à même d’intégrer – dans une même démarche – différentes pratiques professionnelles qui jusqu’alors étaient pensées et mises en œuvre de manière disparate. C’est un élément essentiel de son intérêt : permettre un assemblage plus organisé d’éléments qui ont en eux-mêmes été validés et ont fait preuve de leur intérêt. En cela, l’IP est une méthodologie pour les acteurs de terrain, un mode d’emploi (Al Kurdi et Couteron, 2015).

Promotion de la santé, prévention secondaire et indiquée

D’un point de vue conceptuel, la démarche IP relève à la fois de :

  • La « promotion de la santé », dans sa volonté d’améliorer les conditions cadres (sociales, économiques, culturelles) en vue de renforcer la santé, la capacité d’agir et l’autonomie de l’ensemble des individus,
  • La « prévention secondaire » dans ses objectifs et dans le moment de l’intervention : Il s’agit d’enrayer – au plus tôt – l’évolution d’un phénomène en intervenant auprès des individus ayant développé les premiers symptômes d’une problématique,
  • La « prévention indiquée» dans son ciblage et sa logique d’action : Il s’agit – sur la base du niveau de risque – d’intervenir auprès des individus les plus vulnérables au développement d’une problématique et/ou se trouvant déjà exposé au risque.

Subsidiarité

Dans la démarche IP, la notion de subsidiarité est primordiale. Le travail des professionnels est pensé comme subsidiaire aux autres formes de soutien qui pourraient être mise en œuvre en amont.

L’évaluation tout comme l’intervention spécialisée (psychosociale/socio-sanitaire) sont donc considérées comme un plus, et non pas comme l’alpha et l’oméga, de ce qui est entrepris auprès des personnes en situation de vulnérabilité.

Exemples

Intervention Précoce auprès des jeunes 

  • IP et les écoles 

Les lieux de formation sont un contexte privilégié dans le cadre de l’IP : tous les jeunes vont passer un long moment de leur vie aux contacts d’une pluralité de personnes qui vont fortement influencer leur vie et qui peuvent jouer un rôle central (enseignant-e-s, infirmier-ère-s, animateur-trice-s santé, médiateur-trice-s, travailleurs-euse-s sociaux-ales, pair-e-s , etc.). Certains pourront être des relais des relais privilégiés qui peuvent conseiller et servir de passerelle entre les jeunes, les parents et l’école ainsi que les institutions d’évaluation et de prise en charge. De nombreux partenaires sont actifs sur ce terrain. A titre d’exemples, le Réseau d’école 21 et RADIX travaillent à l’accompagnement de la mise en oeuvre de l’intervention précoce en milieu scolaire afin de développer un environnement favorable.

  • IP et les écoles professionnelles / apprentissages  

Le passage à l’âge adulte est un moment charnière délicat. Les jeunes en formation ou en insertion professionnelles sont confrontés à d’importants changements liés à leur processus d’émancipation et d’autonomie. Si la majorité des jeunes adultes parviennent à gérer ces chamboulements sans trop de difficultés, certains d’entre eux sont confrontés à des problématiques qui sont de nature à prétériter leur développement (violence, pressions liées à l’orientation sexuelle, consommation excessive de substances psychoactives, hyperconnectivité, etc.). RADIX et le GREA ont mené un groupe de travail pour développer une réflexion commune directement avec les professionnels concernés par cette tranche d’âge. Un document contenant des recommandations (Wilhelm, 2017) en vue de la mise en œuvre de l’intervention précoce dans ce dispositif particulier des formations professionnelles et des apprentissages en est issu.

  • IP et les foyers : collaboration entre la police et les milieux éducatifs

En lien avec la consommation de certaines substances illégales, comme le cannabis, la police peut être sollicitée par les directions de foyers pour adolescents. Ces interventions policières peuvent être mal vécues aussi bien par les milieux éducatifs que par la police elle-même. Les deux logiques professionnelles peuvent entrer en contradiction et une meilleure gestion de l’interdisciplinarité semble souhaitable.

Dans cette optique, un groupe de travail intercantonal rassemblant des professionnels issus des domaines de la santé, de l’éducation et de la police, s’est réuni au GREA pour proposer en 2017 des recommandations visant à favoriser la collaboration interdisciplinaire dans l’accompagnement des adolescents qui consomment des substances.

  • Projet « OSER » de la Plateforme Adolescents du GREA

La brochure « OSER » est un outil destiné aux personnes en contact régulier avec des adolescents. Face aux comportements ou aux propos inquiétants de ces jeunes, cette documentation vise à offrir des solutions concrètes et à éviter le sentiment d’isolement. La méthodologie proposée par « OSER » repose sur quatre étapes clés : Observer, Situer, Écouter, et Renseigner. Ces étapes ont pour but de faciliter la compréhension des situations de vulnérabilité chez les adolescent·e·s et de fournir les moyens d’intervention et de soutien appropriés.

Intervention précoce auprès des séniors

Le GREA soutien et coordonne actuellement le projet « Prévention Intercantonale Alcool » (PIA) qui entend développer des mesures permettant de garantir un environnement favorable au maintien de la qualité de vie de nos aînés.

Ce projet Prévention Intercantonale Alcool prévoit plusieurs axes de développement qui s’inscrivent dans une logique d’Intervention précoce en poursuivant les objectifs suivants :

  • Augmenter les ressources et compétences en matière d’addiction à travers la mise en place de formations destinées aux professionnels concernés par l’accompagnement des personnes âgées,
  • Informer et sensibiliser les personnes concernées et leurs proches,
  • Renforcer la collaboration entre le domaine des addictions et les entreprises pour inscrire la question des addictions dans les mesures de préparation à la retraite,
  • Elaborer des recommandations pour inscrire la question des addictions dans les cadres institutionnels.

Autres

  • Le domaine de la justice : parce qu’elle s’articule autour des personnes et non des actes, et qu’elle est orientée majoritairement vers des mesures éducatives, la justice des mineurs se prête bien à la mise en œuvre d’une logique d’intervention précoce. Cette dernière est encore absente dans la justice pour adultes, où les manques ont été identifiés par un rapport récemment élaboré par le GREA à la demande de la FL2PA – Fondation latine « Projets pilotes addictions » (Ruiz et al. 2018). Des projets-pilotes pourront probablement voir le jour à l’avenir dans ce domaine grâce à ce type de fondation qui soutiennent une meilleure collaboration entre le domaine addiction et le domaine pénitentiaire.
  • Le domaine du handicap : suite aux besoins des institutions mis en lumière par un groupe de travail, réuni à l’initiative des institutions du handicap et coordonné par le GREA, une journée « Handicap et consommation problématique, quelle posture professionnelle ? » a eu lieu le 18 janvier 2018. Celle-ci a réitéré la nécessité de répondre à la question de l’accompagnement des personnes avec handicap en prise avec des problématiques liées à la consommation problématique de substances.
  • Le domaine de la santé sexuelle : les professionnels sont confrontés à de nouvelles problématiques – discriminations liés aux identités de genre et aux orientations sexuelles des personnes, prévalence de consommation chez les LGBTQI, chemsex – qui nécessitent un renforcement des échanges entre les domaines de la santé sexuelle et des addictions.

Enjeux

Travailler en réseau

Les situations de vulnérabilité se traduisent souvent par un cumul de difficultés dans diverses sphères, dès lors une équipe interdisciplinaire sera plus à même de mesurer une situation qu’un professionnel isolé. Les professionnels pouvant être impliqués ont souvent des domaines de compétences et des modes de fonctionnement très variés, ce qui nécessite une bonne coordination. Dans cet esprit, un effort important doit être entrepris afin de garantir une culture et un langage commun entre les professionnels de domaines différents. Le réseau doit s’étendre idéalement à la fois en direction des ressources naturelles de la personne (entourage, pairs, quartier) et en direction des ressources institutionnelles (offre de traitements spécialisés, de formation etc.). Un effort particulier doit être fait afin de déterminer les différents acteurs présents et d’en définir les rôles et les implications, ainsi que les modalités de collaboration.

Eviter la stigmatisation

L’Intervention Précoce est une démarche sensible à manipuler avec soin. Elle propose l’observation de signes de vulnérabilité chez une personne afin de mettre en évidence un besoin d’aide qui ne serait pas exprimé explicitement. Ces observations peuvent se baser sur des données épidémiologiques et cliniques qui indiquent un lien de corrélation entre une caractéristique présente aujourd’hui et un développement qui peut apparaître demain. Cependant, un lien de corrélation n’est pas un lien de causalité : par exemple si la majorité des toxicomanes ont fumés du cannabis, il est non seulement erroné mais dangereux de considérer l’inverse, les jeunes ayant consommé du cannabis ne vont pas tous devenir toxicomanes. En considérant des individus « déficients » par nature, on court le risque de péjorer gravement la situation des personnes concernées, en ne leur reconnaissant pas les compétences  de pouvoir saisir les chances qui pourraient leur être offertes.

L’Intervention précoce auprès de jeunes enfants est particulièrement délicate et comporte certaines dérives avec le risque d’enfermer des enfants et leurs familles dans des catégories qui pourraient altérer leur avenir : « Le phénomène dans plusieurs pays de la prévention des troubles des conduites des enfants de moins de trois ans glissant vers une prédiction quelque peu sauvage de violence et de délinquance à l’adolescence en est un exemple » (B. Vittori, « De la prévention dans un monde de mutation », 2017).

A l’égard des parents, l’Intervention Précoce doit pouvoir renforcer et encourager une posture éducative engagée et fiable tout en se veillant à ne pas stigmatiser les parents qui pourraient sembler ne pas correspondre à ces critères.

Position des professionnel·le·s

Stricto sensu, l’intervention précoce désigne une marche à suivre qui permet d’agir le plus rapidement possible sur le développement d’une problématique qui concerne un individu en particulier. En tant que méthode, l’intervention précoce n’inclut aucun objectif prédéfini. Elle se prête aussi bien à une action concertée visant l’inclusion qu’à des politiques sécuritaires visant l’exclusion (Al Kurdi et Couteron, 2015).

Afin de limiter les dérives possibles, les professionnels suisses se sont engagés à respecter la vision commune suivante :

  1. L’IP respecte le bien-être de la personne concernée et le principe de proportionnalité.
  2. L’IP reconnaît le droit à la différence et à l’autodétermination. Des périodes de crise et de comportements inadéquats font partie d’un processus de développement normal. Ce principe atteint ses limites lorsque l’intégrité physique et mentale, la santé et /ou le développement de la personne concernée et /ou de son environnement sont durablement menacés.
  3. Toutes les personnes en contact avec les personnes concernées ont la responsabilité, dans le cadre de leur rôle (professionnel), d’agir dans le sens de l’IP.
  4. La qualité de la relation, valorisante et encourageante, avec la personne concernée, est une condition préalable nécessaire à tout repérage précoce et augmente l’efficacité d’une IP adaptée à la situation.
  5. L’IP prend également en compte le contexte de vie de la personne concernée. Il soutient les acteurs impliqués et leur donne une assurance dans l’action.
  6. L’IP est une tâche d’intérêt commun qui repose sur une coopération engagée entre les différents professionnels, personnes de référence et organisations spécialisées. Des rôles clairs, des processus bien définis, des objectifs partagés et une définition commune des risques et de la vulnérabilité sont des facteurs de réussite importants.
  7. Les professionnels et les personnes de référence respectent tout au long du processus d’IP les droits des personnes concernées ainsi que leur faculté d’autodétermination adaptée à leur développement et à leur situation. Un travail de réseau coordonné – qui promeut les ressources individuelles, soutient et protège les personnes concernées en cas de besoin – leur garantit une participation active ainsi qu’une communication transparente.
  8. La promotion et la mise en œuvre de l’IP nécessite un mandat politique et institutionnel clair ainsi que des ressources en matière de financement, de temps et de personnel.
  9. L’IP a pour ambition de reconnaître et de dénoncer des conditions sociales et structurelles défavorables, ainsi que de s’engager pour un environnement favorable à la santé.

La charte nationale est soutenue par les organisations, conférences et commissions suivantes :

Addiction Suisse, Avenir Social, Fachverband Sucht, Groupement romand d‘études des addictions (GREA), Infodrog, Radix, Société Suisse de Médecine de l’Addiction (SSAM), Ticino Addiction, Association suisse des responsables cantonaux pour la promotion de la santé (ARPS), Conférence des déléguées cantonaux aux problèmes des addictions (CDCA), Conférence des délégués des villes aux problèmes de dépendance (CDVD), Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Bases légales

L’intervention précoce est fixée dans la loi sur les stupéfiants (LStup) en 2008 et elle figure dans la Stratégie Addictions, cadre nationale en matière d’addictions.

Article 3c de la loi sur les stupéfiants

L’article 3c LStup est entré en vigueur le 1er juillet 2011 avec l’ensemble des nouvelles dispositions découlant de la révision partielle de la loi fédérale, approuvée fin 2008 en votation populaire. Cet article donne une base légale en matière d’annonce notamment s’il s’agit d’enfants ou de jeunes présentant une consommation problématique de drogues risquant de déboucher sur une addiction. Les services de l’administration mais aussi les professionnels de l’éducation ou de l’action sociale, de la justice entre autres, peuvent signalier aux institutions d’aide de l’enfant compétents des jeunes souffrants de troubles ou qui présentent des risques.

Art. 3c Compétence en matière d’annonce

  1. Les services de l’administration et les professionnels oeuvrant dans les domaines de l’éducation, de l’action sociale, de la santé, de la justice et de la police peuvent annoncer aux institutions de traitement ou aux services d’aide sociale compétents les cas de personnes souffrant de troubles liés à l’addiction ou présentant des risques de troubles, notamment s’il s’agit d’enfants ou de jeunes, lorsque les conditions suivantes sont remplies:
    a. ils les ont constatés dans l’exercice de leurs fonctions ou de leur activité professionnelle;
    b. un danger considérable menace la personne concernée, ses proches ou la collectivité;
    c. ils estiment que des mesures de protection sont indiquées.
  2. Si l’annonce concerne un enfant ou un jeune de moins de 18 ans, son représentant légal en est également informé à moins que des raisons importantes ne s’y opposent.
  3. Les cantons désignent les institutions de traitement ou les services d’aide sociale qualifiés, publics ou privés, qui sont compétents pour prendre en charge les personnes annoncées, notamment s’il s’agit d’enfants ou de jeunes en situation de risque.
  4. Le personnel des institutions de traitement et des services d’aide sociale compétents est soumis au secret de fonction et au secret professionnel au sens des art. 320 et 321 du Code pénal.
  5. Les services de l’administration et les professionnels visés à l’al. 1 qui apprennent qu’une personne qui leur est confiée a enfreint l’art. 19a ne sont pas tenus de la dénoncer.

Stratégie Addictions

La Stratégie nationale Addictions retient « le repérage et l’intervention précoce » comme stratégie de prévention (OFSP, 2015 Son plan de mesures 2017-2014, assigne à l’OFSP un rôle de « Promotion de l’intervention précoce (IP) tout au long de la vie » (OFSP, 2016).

Autres bases

D’autres lois, ordonnances et directives font référence à des stratégies de détection précoce et/ou d’intervention précoce, comme par exemple la Loi sur les maisons de jeux (LMJ) ou le Règlement sur l’assurance-invalidité (RAI).

On remarquera qu’au delà d’une terminologie identique, les concepts utilisés diffèrent du modèle d’IP en 4 étapes, tel que retenu par le GREA.