Selon le concept des droits humains, tout individu possède des droits inaliénables et inhérents à sa personne. Ceux-ci sont reconnus, en général, par les lois des pays démocratiques et par de nombreuses conventions internationales.
Les droits humains devraient être inaliénables des politiques drogues. Malheureusement, dans plusieurs pays encore, les personnes qui commercent des petites doses et d’autres qui consomment subissent une répression.
Selon le concept des droits humains, tout individu possède des droits inaliénables et inhérents à sa personne. Ceux-ci sont reconnus, en général, par les lois des pays démocratiques et par de nombreuses conventions internationales.
Même si le concept de droits humains est né bien avant la fin de la Seconde guerre mondiale, c’est à partir de cette période que des nombreux traités internationaux protégeant les droits humains sont apparus. La Charte des Nations Unies, qui donne une importance majeure à la promotion et au respect des droits humains et libertés fondamentales, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques représentent les textes fondamentaux du droit international. Ceux-ci ont inspiré différents textes internationaux mais aussi des mécanismes régionaux tels que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), la Déclaration américaine sur les droits et les devoirs de l’homme (DADDH), ou la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). De nombreux pays ont également dotés leurs constitutions nationales de protections juridiques des droits humains.
En Suisse, l’article 8 de la Constitution ordonne que personne ne soit discriminé à cause de son mode de vie : « Nul ne doit subir de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son sexe, de son âge, de sa langue, de sa situation sociale, de son mode de vie, de ses convictions religieuses, philosophiques ou politiques ni du fait d’une déficience corporelle, mentale ou psychique. »
Par ailleurs, l’article 10 souligne : « Tout être humain a droit à la vie. » Un droit à la vie signifie également un droit de prendre librement des décisions concernant sa santé et potentiellement sa mort.
Le même texte ajoute : « La torture et tout autre traitement ou peine cruels, inhumains ou dégradants sont interdits. » L’abstinence forcée étant reconnue comme une torture, cet article interdit de priver de liberté un usager ou une usagère sans lui fournir un traitement médical adapté.
La guerre contre les drogues viole un nombre important de droits humains à travers le monde. Si l’on se base sur les engagements pris volontairement à travers la ratification des Conventions de 1961, 1971 et 1988, les États parties ont négligé ou directement ignoré leurs obligations légales en matière de droits de l’homme. Des obligations recueillies dans de nombreuses Conventions internationales, continentales ou nationales.
Pour certains spécialistes, à l’image de Damon Barrett, cofondateur et directeur du Centre international sur les droits humains et les politiques drogues, les traités spécifiques tels que la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, celle de 1971 sur les substances psychotropes ainsi que celle des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 (voir répression), ont souvent été utilisés comme justification pour violer les droits humains. À ses yeux, l’ensemble des gouvernements signataires sont donc responsables des abus commis, entre autres, en Chine, au Mexique ou en Iran.
La Suisse a su se distinguer des politiques drogues dominantes orientées sur la répression. Elle a instauré son cadre dans le respect des droits humains, augmentant la sécurité sociale et sanitaire. Bien que perfectible, le système suisse est un modèle en la matière : il permet de travailler avec les personnes directement concernées et ne se restreint pas à la punition pénale. Il sauve des vies tout en encourageant l’autonomie des usagers et des usagères.
Malgré la pertinence des 4 piliers, d’autres pays appliquent des politiques inverses, excessivement répressives et dangereuses sur tous les plans.
Les exemples de violation des droits humains sont légions.
Le droit à la vie a été largement mis à l’écart des priorités des Etats dans leur croisade visant à éradiquer le marché illégal des drogues. Il a notamment été violé par :
Le droit à la santé des usagers et personnes dépendantes est constamment violé dans le cadre de la prohibition.
Le droit à la liberté et la sûreté est sérieusement entravé dans le cadre de la guerre contre les drogues par des pratiques récurrentes telles que les détentions arbitraires.
Le droit à un procès juste est sévèrement négligé lorsqu’il s’agit des personnes détenues pour des motifs liés aux stupéfiants.
Le droit à ne pas subir la torture, ni de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants n’est toujours pas respecté dans l’application des mesures coercitives ou des sanctions pénales par un nombre important de pays.
Le droit à une protection égale contre toute discrimination est constamment mis en échec par l’application des politiques prohibitionnistes.
Le droit des enfants est sérieusement mis en danger par l’application de mesures punitives et coercitives en matière de drogue.
La société civile a organisé une campagne mondiale de plaidoyer “Support. Don’t punish” qui vise à promouvoir de meilleures politiques des drogues mettant la priorité. sur la santé et les droits humains. Les usager-ère-s de drogues doivent pouvoir être soutenus afin qu’ils puissent mener une vie digne, avec ou sans drogue (voir dossier Support Don’t Punish).