XTC Expo en Belgique : une immersion inédite pour repenser la régulation des drogues

À l’initiative de l’association belge SMART on Drugs, l’XTC Expo a transformé durant un mois un bâtiment du centre de Gand en un espace immersif inédit. Cette exposition, inspirée du concept néerlandais du Poppi Drugs Museum, visait à stimuler le dialogue social et politique autour de la régulation de l’ecstasy (MDMA). Cette initiative, documentée dans un rapport final récemment publié, fournit un éclairage original sur les modèles alternatifs de politique en matière de drogues.

Plus qu’un simple dispositif informatif, l’XTC Expo a proposé aux visiteurs et visiteuses une expérience concrète : trois scénarios de vente régulée de la MDMA – une pharmacie, un smartshop et un club – étaient reconstitués dans des décors immersifs, chacun assorti de règles, conditions d’accès, packagings, et supports de prévention. L’objectif était de sortir du débat idéologique sur la légalisation pour inviter à réfléchir, de manière sensible et documentée, aux modalités concrètes d’une éventuelle régulation.

Parallèlement à l’exposition, une enquête a été menée auprès de 1 002 personnes ayant visité l’exposition. Les résultats du rapport dédié indiquent un net soutien à la régulation de la MDMA, en particulier via le modèle pharmaceutique, perçu comme garant de sécurité et d’encadrement. Les participant·e·s rejettent massivement la publicité et souhaitent des limites claires sur l’achat mensuel de pilules. Bien que ces dernier·e·s ne constituent pas un échantillon représentatif de la population belge, l’événement offre un éclairage précieux sur l’opinion d’un public sensibilisé et engagé, et constitue un levier utile pour nourrir le débat public sur les politiques de drogues.

SMART on Drugs appelle à reproduire ce type d’exposition ailleurs en Belgique, voire à élargir l’approche à d’autres substances comme le cannabis. L’initiative montre qu’aborder les drogues sous l’angle de la régulation et de la réduction des risques n’est pas synonyme de laxisme, mais peut au contraire constituer un levier de contrôle, de santé publique et de responsabilisation.