Vers de nouveaux traitements pour les troubles liés à l’usage de la cocaïne

Alors qu’aucun traitement médicamenteux validé n’existe à ce jour pour les troubles liés à l’usage de la cocaïne, la recherche avance. Un essai clinique montre l’efficacité d’un anticorps expérimental pour réduire la consommation chez des personnes présentant un trouble combiné à l’alcool. En parallèle, d’autres études, comme celle menée en Norvège sur la substitution à la dexamphétamine, ouvrent des pistes concrètes. Ces avancées scientifiques s’accompagnent d’un appel à une meilleure prise en compte des personnes concernées.

La recherche de traitements efficaces contre les troubles liés à l’usage de stimulants progresse. Un article récent publié dans Science Translational Medicine présente les résultats d’un essai clinique de phase 2 portant sur 68 personnes souffrant d’un trouble de l’usage combiné de cocaïne et d’alcool.

Les chercheurs et chercheuses ont testé l’usage du mavoglurant. Ce médicament, non encore autorisé, agirait sur les circuits de la récompense cérébrale altérés par la cocaïne. Cela pourrait atténuer les envies de consommer et diminuer les risques de rechute chez les personnes avec une problématique d’addiction. Résultat : les personnes traitées ont significativement réduit leur consommation de cocaïne, sans effets indésirables graves rapportés. Cette approche pourrait offrir une piste thérapeutique innovante, notamment pour les patient·e·s chez qui la consommation de cocaïne et d’alcool est étroitement liée — une combinaison fréquente et particulièrement à risque.

D’autres recherches sont également en cours, comme le projet norvégien Atlas for Dependence, présenté par Fatemeh Chalabianloo. Cette étude évalue l’usage de la dextroamphétamine comme traitement de substitution pour les personnes dépendantes aux amphétamines, dans le but de réduire la consommation problématique et d’améliorer la qualité de vie. Ce projet, lancé en octobre 2024, concerne 226 participant·e·s.

Ces avancées scientifiques s’inscrivent dans une dynamique plus large, où l’on reconnaît l’importance de l’écoute des personnes concernées, de la réduction des risques, et de la coopération internationale. Témoignage fort de cette approche : celui d’Arild Knutsen, militant de l’organisation norvégienne Human-Ruspolitikk, qui a retrouvé stabilité et santé grâce à un traitement par dexamphétamine : « Quand on m’a prescrit de la dexamphétamine, je suis redevenu fonctionnel. ».

Le GREA suit de près ces développements, porteurs d’espoir pour une prise en charge plus efficace et humaine des troubles liés à l’usage de stimulants. Ces questions rejoignent également les réflexions menées en Suisse, notamment par la SSAM, qui a publié fin 2023 un papier de position sur les formes de traitements de l’usage de crack et de cocaïne.