Une étude suisse atteste l’efficacité de l’interdiction de jeu pour protéger les joueurs et joueuses contre le jeu excessif

30.04.2024

Une étude de la Haute École de Lucerne soutenue par le Fonds national suisse de la recherche scientifique met en lumière l’efficacité de l’interdiction de jeu comme mesure de protection des joueurs et joueuses de casinos et de jeux d’argent en ligne. Si sa durée est suffisante, l’interdiction de jeu peut réduire les conséquences négatives d'un comportement de jeu problématique.


L’étude a interrogé à plusieurs reprises sur une période de six mois un panel de 240 personnes. Les participant·e·s interrogé·e·s étaient à la fois des joueuses et joueurs interdits et non interdits du secteur des casinos terrestres et en ligne. Cette recherche avait pour objectif de tester l’efficacité d’une mesure inscrite dans la loi depuis 2000, celle de l’interdiction de jeu. Sur une base volontaire ou de manière contrainte par les casinos et opérateurs de jeu, les personnes concernées peuvent être éloignées des plateformes de jeu physique ou en ligne. Selon la loi, les casinos et les loteries doivent exclure les joueuses et joueurs surendettés, ceux dont les mises sont trop élevées par rapport à leur revenu ou qui ne respectent pas leurs obligations financières. 

Des changements de comportement ont été remarqué chez les joueuses et joueurs soumis à l'interdiction. Leur fréquence de jeu a baissé, leur situation financière s'est stabilisée et une diminution des signes de dépendance au jeu a été constatée. Aucune évolution notable n'a été relevée dans le comportement de jeu des personnes non soumises à l'interdiction. La directrice de l'étude, la professeure Suzanne Lischer, souligne que l'efficacité de l'interdiction de jeu se reflète chez les individus concernés, tant au niveau de la dépendance que de l'endettement. Toutefois, ces progrès ne deviennent apparents qu'après une période de blocage de six mois. Une durée d’interdiction plus courte ne semble pas suffisante pour impacter positivement les comportements. Cela questionne, lorsque l’on sait que la levée d’une interdiction volontaire peut être demandée après trois mois. Un autre élément positif lié à l’interdiction est que le bien-être subjectif des personnes interdites de jeu a significativement augmenté. L’étude arrive donc à la conclusion que l’interdiction de jeu est un instrument efficace en Suisse.