Un accompagnement adéquat des mineur·e·s en situation d’addiction est nécessaire

Réunie en Valais, à Via Gampel, la plateforme des fonctions dirigeantes s’est interrogée sur l’importance d’offrir un accompagnement aux mineur·e·s dans les situations d’addictions les plus complexes. Elle appelle à la création d’un cadre légal efficace.

Les mineur·e·s en situation d’addiction et de précarité ont souvent un parcours jalonné de rejets de foyers, de passages par la rue, la prison ou l’hôpital psychiatrique. Trop souvent, les structures n’arrivent pas à les accompagner adéquatement. Des questions de responsabilités et de règlements posent des problèmes pour les indiquer à des structures addictologiques, notamment des résidentiels. Pourtant, les responsables de structures soulignent que les résidentiels du domaine des addiction sont les lieux les plus adaptés, ceux dans lesquels il deviendra possible de créer du lien et de la stabilité.

Alors que la situation de la santé mentale des jeunes semble empirer, la demande en placements dans des centres résidentiels addiction pourrait augmenter. Trop souvent, des mesures d’isolement, d’exclusion ou d’internement pour ces mineurs sont prononcées dans le but de résoudre des questions de sécurité institutionnelle. Les institutions socioéducatives du domaine des addictions sont en majorité prêtes à accueillir les personnes mineures dont les parcours sont marqués par la consommation. Mais la situation peut se bloquer trop longtemps, notamment en raison de procédures bureaucratiques complexes, ou d’habitudes selon lesquelles il ne faut pas mélanger un public majeur avec des mineurs, au détriment des personnes concernées.

Certains cantons, comme celui de Fribourg, ont défini que quatre places en résidentiel addictologique pouvaient être offertes à des jeunes sans procédures particulières, facilitant un accompagnement adéquat dans un délai plus court. C’est un exemple à suivre. Les fonctions dirigeantes soulignent la nécessité d’établir un cadre politicolégal pour ces situations. Il s’agit d’examiner la question des risques liés à de tels placement, c’est-à-dire en posant les responsabilités de manières claires, puis en les partageant entre les partenaires du réseau impliqué. Un concordat intercantonal serait une piste à suivre.