Alors que la « guerre contre la drogue » menée dans de nombreux pays depuis des décennies a provoqué des conséquences sociales et sanitaires dramatiques, l’OHCHR souligne dans sa déclaration l’urgence de réformer les politiques actuelles. L’accent est mis sur l’importance de passer d’une logique de criminalisation à une approche fondée sur la prévention, les soins et la réduction des risques.
Selon le Haut-Commissaire Volker Türk, les politiques répressives ont échoué à réduire la consommation de drogues et ont, au contraire, généré des violations graves des droits humains : détentions arbitraires, usage excessif de la force, discrimination, ou encore accès restreint aux soins. Ces pratiques touchent de manière disproportionnée les groupes déjà marginalisés, notamment les minorités ethniques, les femmes et les personnes en situation de précarité.
L’appel de l’OHCHR insiste sur les bénéfices démontrés de la réduction des risques : accès à la naloxone pour prévenir les surdoses, programmes d’échange de seringues, traitements par agonistes opioïdes, ainsi que dépénalisation de l’usage personnel. Ces mesures, déjà adoptées dans plusieurs pays, contribuent à améliorer la santé publique, réduire la mortalité et favoriser la réinsertion sociale.
L’OHCHR préconise d’une part de mettre fin aux approches militarisées de la lutte « antidrogue », responsables de graves violations des droits humains, et d’autre part de privilégier des politiques de santé publique fondées sur les preuves, l’inclusion et la participation des communautés concernées. La déclaration rappelle que la stigmatisation et la criminalisation des personnes qui consomment des drogues restent des freins majeurs à l’accès aux soins. Dans ce contexte, l’OHCHR salue des initiatives telles que la Charte écossaise des droits des personnes concernées par l’usage de substances, adoptée en décembre 2024, qui incarne une approche fondée sur les droits humains et la justice sociale.