Rapport européen sur les drogues 2025 : évolution et tendances

Le rapport européen sur les drogues 2025, publié par l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA), souligne la grande résilience du marché des drogues, où une offre abondante et de plus en plus sophistiquée complique la surveillance et la lutte contre la criminalité organisée. La diversification des substances, notamment via de nouvelles drogues synthétiques, ainsi que la croissance de l’usage concomitant de plusieurs substances, posent des défis majeurs pour les autorités.

L’approche adoptée par le rapport repose sur une série de fiches thématiques, chacune consacrée à une substance spécifique: cannabis, cocaïne, amphétamines, méthamphétamines, cathinones de synthèse, MDMA, héroïne, opioïdes synthétiques, nouvelles substances psychoactives (NPS), LSD, kétamine, GHB, protoxyde d’azote et champignons hallucinogènes. Cette structure permet de mieux comprendre les dynamiques propres à chaque drogue dans un marché en constante évolution.

Au niveau des tendances, le marché européen des drogues en 2025 se distingue par une forte résilience. Les réseaux criminels adaptent rapidement leurs stratégies grâce à la mondialisation, aux tensions géopolitiques et aux innovations technologiques. Ils utilisent des routes de trafic complexes, en particulier maritimes, et recourent à des techniques de dissimulation sophistiquées qui rendent leur détection plus difficile. L’offre reste ainsi abondante et de plus en plus diversifiée, en particulier avec la montée des drogues synthétiques. La disponibilité élevée de substances à forte pureté favorise une consommation qui s’étend à des publics plus variés.

Cette évolution s’accompagne de risques sanitaires croissants. L’usage combiné de plusieurs substances – y compris avec de l’alcool ou des benzodiazépines – devient plus courant, augmentant la fréquence et la gravité des overdoses, notamment avec des opioïdes puissants comme les nitazènes. Face à ces défis, l’EUDA renforce la surveillance et la collecte de données pour mieux adapter les réponses de santé publique et de sécurité.

Sur le plan de la santé publique, le rapport préconise un élargissement de l’accès aux soins et accompagnement pour les personnes en situation d’addiction, notamment les traitements par agonistes opioïdes, ainsi que le développement des dispositifs de réduction des risques, comme la distribution de naloxone ou l’échange de seringues. Ces mesures s’intègrent dans une approche globale visant à agir sur les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la consommation.

Enfin, la coopération internationale est jugée essentielle pour mieux contrôler les routes maritimes et partager les renseignements afin de démanteler les réseaux. La mise en place d’un système européen d’évaluation des menaces liées aux nouveaux opioïdes synthétiques, comme les nitazènes, apparaît également comme une priorité pour anticiper et accélérer les réponses stratégiques.