Dans son rapport 2024, l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA) propose en premier lieu un panorama général de la situation des drogues en Europe. Celui-ci est marqué par la disponibilité d’une diversité de produits psychoactifs, souvent plus purs, ou apparaissant sous de nouvelles formes et combinaisons, ce qui n’est pas sans conséquences négatives.
Il y a d’une part un phénomène de concurrence entre groupes criminels qui génère de la violence ainsi qu’une exploitation croissante des mineur·e·s dans les trafics. D’autre part, on assiste également à une augmentation des problématiques liées à la polyconsommation, notamment du fait que – marché noir oblige – plusieurs substances sont mélangées dans un même produit, sans que le consommateur ou la consommatrice en ait forcément conscience, ce qui accroit les risques sanitaires, tout comme la mise en œuvre d’interventions efficaces.
Face à ces constats, l’EUDA plaide pour amélioration de la surveillance des tendances de polyconsommation grâce à de nouvelles sources de données médico-légales et toxicologiques, tout en soutenant la mise en œuvre de mesures de prévention de la consommation de substances fondées sur des données scientifiquement validées.
À la suite de ce panorama, l’EUDA se penche sur les tendances des différents marchés produits par produit, du cannabis à la cocaïne, en passant par les stimulants de synthèse comme les amphétamines, méthamphétamines et cathinones, la MDMA, les opioïdes, les nouvelles substances psychoactives ou encore d’autres drogues telles que la kétamine, cartes, schémas et statistiques à l’appui.
Le rapport se centre ensuite sur les conséquences négatives notamment liées à la pratique de l’injection, avec une analyse des maladies infectieuses liées à la drogue en Europe, avec des données clés sur les infections par le VIH et les virus de l’hépatite B et de l’hépatite C. Malgré les difficultés méthodologiques et d’accès aux données, l’évolution des décès par surdose est également examinée. Les différentes réponses sociosanitaires, qui sont loin d’être homogènes, sont ensuite passées en revue, en particulier l’accès aux traitements par agonistes opioïdes (TAO), ainsi qu’aux programmes de réduction des risques. Concernant ces derniers, des défis subsistent : réponses adaptatives, intégration aux systèmes de santé, ou encore accès pour les populations en situation de précarité.