Publication d’un dossier de Planète Santé « Prévenir plutôt que guérir : oui, mais comment? »

Dans son édition de juin 2024, le magazine consacre un dossier à la hausse des couts de santé, ainsi que sur la prévention des maladies transmissibles ou non, et propose des pistes de réflexion intéressantes, notamment en lien avec les problématiques liées au tabac et à l'alcool.


Dans le système de santé suisse, l’accent est essentiellement mis sur les soins délivrés par les hôpitaux, tel que le souligne d'emblée le dossier thématique du dernier numéro du magazine. La place laissée aux actions de prévention est relativement restreinte, pourtant leur impact peut s’avérer significatif, comme en témoignent certaines études citées dans le dossier qui montrent par exemple que l’investissement dans la prévention en matière de consommation d’alcool et de tabac permet de réduire les couts en matière de santé.

L’accent est également mis sur l’importance de l’environnement et des actions au niveau législatif et réglementaire (taxes, limitations de la publicité) : même s’il convient de sensibiliser la population par rapport aux risques de certains comportements, il est également primordial de se pencher sur les conditions de vie et les déterminants socioéconomiques qui ont des conséquences indéniables sur les problématiques de santé en général, et les addictions en particulier.

L’impact des déterminants commerciaux sur l’état de santé de la population est également souligné avec l'exemple de l’industrie du tabac en Suisse : vision néolibérale, laxisme politique, faible niveau de taxation des produits du tabac, ou encore lobbying des grandes entreprises au Parlement sont autant de facteurs d’immobilisme et de stagnation, avec pour conséquence un chiffre élevé – et malheureusement assez stable – d'environ 9’500 décès par an liés à la consommation de tabac.

Une politique de prévention efficace se doit de prendre ces questions en compte. L’article cite à ce titre Lysiane Mariani, directrice de l’Office de la promotion de la santé et de la prévention du canton de Neuchâtel : « Chacun est libre de faire ses propres choix, cependant, cela doit être un "vrai" libre choix. Faire de la prévention contre les puffs auprès des jeunes à l’école, par exemple, c’est bien. Cependant, si l’adolescent croise quatre points de vente sur le chemin entre l’école et son domicile qui font la publicité pour ce type de produits, le choix n’est pas aussi libre que cela, d’autant plus lorsqu’on parle de mineurs. D’où l’importance, pour les politiques, de travailler au niveau individuel et structurel ».